Pour Abdelbasset Chebbi, la solution la plus simple est de créer au sein du Cnas une chambre spécialisée dans les affaires du football qui soit juridiquement et financièrement détachée du Cnot. « Ce qui est désolant, c'est que la Fédération tunisienne de football et les clubs n'ont encore rien fait pour créer un organisme d'arbitrage sportif en Tunisie. Pourtant, cette instance était l'une des principales réclamations des clubs après l'interdiction des recours au Comité national d'arbitrage sportif depuis deux ans. De plus, cette mesure prise par la FTF a eu des répercussions néfastes sur le traitement des recours des clubs dont la plupart ne possèdent pas de moyens financiers pour se rendre au Tribunal arbitral du sport. Il faut aussi savoir que la Tunisie est l'un des premiers pays qui ont instauré une législation en matière d'arbitrage sportif et que plusieurs autres pays se sont inspirés de l'expérience tunisienne dans ce domaine. Malheureusement, et à cause d'un conflit personnel entre le président de la FTF et celui du Cnot, nous avons perdu notre avance dans le domaine de la législation sportive. Le plus grave, c'est qu'un pays considéré comme une référence dans l'arbitrage sportif saisisse le Tribunal arbitral du sport pour résoudre un litige local. A mon avis, le problème que connaît le secteur réside essentiellement dans la révision des règlements sportifs qui ne sont plus à jour. Donc, la solution la plus simple est de créer au sein du Cnas une chambre spécialisée dans les affaires du football, qui soit juridiquement et financièrement indépendante et détachée du Cnot. Il faut aussi amender les règlements sportifs et établir un système clair, efficace et équitable pour l'arbitrage multipartites actuellement géré d'une façon archaïque et inéquitable. Au-delà du règlement d'arbitrage du Cnas, il est temps de mettre en place un mécanisme particulier de recours contre les sentences arbitrales sportives de sorte que ces recours soient portés directement devant la cour de Cassation, à l'instar de la Suisse. Pour finir, cette réforme a pour but de sauver la crédibilité de nos compétitions à l'échelle internationale et protéger les droits de nos clubs».