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Un système traditionnel à préserver
Agriculture — Irrigation avec les eaux de ruissellement dans les régions arides de la Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 07 - 2017

Le recours aux pratiques ancestrales en matière d'irrigation assure une meilleure optimisation des ressources en eau
Nous avons, dans une récente livraison, présenté l'un des deux livres édités par le Centre de publication universitaire et écrit par Mme Hayet Chekir, ingénieur général (à la retraite), diplômée de l'Ecole nationale supérieure de l'Electrotechnique, d'Electronique, d'Informatique et d'Hydraulique de Toulouse. Nous nous sommes attardés sur une foule d'intéressantes données, véhiculées par ce livre, intitulé : «Particularité de l'hydraulique moderne en Tunisie : défi de gestion de l'aridité».
Aujourd'hui, nous nous proposons, comme déjà promis, de brosser à grands traits le contenu du second livre. Qui, tout comme le premier, soulève des problèmes vitaux et d'actualité brûlante. L'auteur lui a choisi comme titre : «Irrigation avec les eaux de ruissellement dans les régions arides de la Tunisie : l'épandage des eaux de crues».
Disons tout de suite que ce livre constitue un véritable plaidoyer pour le maintien de la tradition paysanne ancestrale consistant à tirer le meilleur profit du peu d'eau dont disposent nos populations rurales. L'ouvrage permet la compréhension de la vieille technique adoptée dans les zones rurales et passe en revue les améliorations techniques qui ont été apportées.
Le livre présente l'irrigation par épandage des eaux de crues et étudie son impact sur le rendement des cultures et sur la recharge des nappes. Il donne aussi un aperçu des différents aménagements d'épandage et présente les diverses techniques permettant leur dimensionnement.
L'amont d'abord, l'aval ensuite
Ces foyers hydrauliques existaient dans toute la Tunisie centrale et particulièrement dans l'immense plaine d'Enfidha, le Kairouanais, la plaine de Sidi Bouzid, etc.
Sur des milliers d'hectares, les périmètres d'épandage s'étendaient de part et d'autre de tous les oueds de la Tunisie centrale. Au début du siècle dernier, la totalité des surfaces dominées par ces périmètres était de plus de 150.000 hectares. Il n'en reste plus à présent que 30.000 ha. Le livre commence par présenter les cultures irriguées par épandage telles que les céréales (blé, orge), les oliveraies et les amandiers. Il étudie aussi le rôle de l'épandage dans l'amélioration des rendements de ces cultures.
La distribution de l'eau est basée sur le respect du droit d'amont. Ce qui veut dire que les parcelles situées plus en amont sont irriguées avant celles situées en aval. La propriété étant alors collective, la superficie irriguée étaient divisée en «ksayems» qui bénéficient de la même priorité quant à la distribution de l'eau (dans le respect du droit d'amont). Cette règle permet aux parcelles (ksayems) situées plus en amont d'être irriguées à chaque crue. Tandis que l'irrigation des parcelles les plus situées à l'aval dépend du volume des crues.
Ceci étant, il y a toujours une zone où la culture est menée à terme chaque année.
La privatisation à l'index
Il est précisé que la règle de priorité à l'amont n'est pas si injuste. Dans la mesure où chaque famille obtient sa part d'eau dans les diverses parcelles. Quand les terres sont collectives, la récolte profite à l'ensemble du groupe. Néanmoins, la privatisation a engendré la division du terrain. Du coup, le droit d'amont a systématiquement disparu. Ce qui a entraîné la diminution du nombre de parcelles irriguées, situées à l'amont. Ce qui a ainsi amoindri le rendement des cultures. Il n'y a plus alors une zone privilégiée, profitant de l'irrigation à chaque crue.
L'irrigation reçoit le coup !
Concernant l'impact des barrages sur le système d'épandage, l'auteur du livre révèle que, dans les zones où la pluviométrie est supérieure à 250 mm, la construction des barrages a permis la création de périmètres irrigués d'une façon permanente. Ces périmètres ont remplacé ceux irrigués par épandage des eaux de crues. Il s'agit précisément des périmètres irrigués à partir des barrages de Sidi Saâd, El Houareb, Nebhana, Remel et Khaïrat.
Dans une zone où la pluviométrie est inférieure à 200 mm, les conditions climatiques ne permettent pas le stockage de l'eau dans les barrages. Il est ainsi rare qu'une même parcelle reçoive deux irrigations par an. La modification des règles de répartition a engendré une diminution du volume d'eau utilisée pour l'irrigation. En effet, les longues distances, séparant les canaux du barrage (entre 3 et 10 km) ont favorisé l'augmentation des infiltrations vers la nappe et, de ce fait, de réduire le volume destiné à l'irrigation.
Un système à pérenniser
Enfin, lors de notre entretien avec Mme Hayet Chékir, l'experte a tenu à insister sur les données ci-après. L'irrigation par épandage des eaux de crues permet d'optimiser la gestion des ressources limitées en eau. Elle s'est développée et a évolué dans ces régions arides. Elle s'est adaptée au milieu et l'a enrichi. Ainsi, le sol s'est épaissi par les sédiments apportés par les crues qui le régénèrent, le fertilisent et le rendent de plus en plus épais. Ce qui lui permet de retenir l'eau. Une seule et unique irrigation de l'orge, par exemple, peut assurer le pâturage durant toute la campagne. Il suffit d'une ou deux autres irrigations par les eaux de crues, pour que, par exemple, l'orge soit récolté en grains. Il s'agit là d'un système à la fois durable et socialement équitable. Ce système ne s'épuise pas comme les nappes d'eau et ne perd pas sa capacité de stockage comme les barrages. C'est pour ces raisons que notre interlocutrice insiste sur la nécessité absolue de retenir et pérenniser ce système, aux bienfaits incommensurables.


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