«La violence exercée sur la femme a des répercussions négatives sur sa santé, son bien-être et son travail», ont souligné les participants à une conférence organisée, hier, à l'espace 13 août à Tunis à l'initiative de l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft). Les participants, dont la grande majorité sont des femmes, ont exprimé leur satisfaction de l'adoption, le 26 juillet, par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) de la loi intégrale sur la violence à l'égard des femmes et de l'amendement du code pénal, appelant toutefois à mettre en œuvre dans les plus brefs délais tous les mécanismes de prévention et de lutte contre la violence à l'égard des femmes énoncés dans cette nouvelle loi. «La reconnaissance, par le législateur, du statut de femme-victime est en effet une grande avancée et un acquis important», a estimé Me Anissa Tabaï, avocate à la Cour de cassation et activiste. Selon l'intervenante, cette reconnaissance démontre un changement au niveau des mentalités. «Cette loi a aussi élargi les domaines d'intervention dans les espaces publics et dans le milieu socioéconomique afin de garantir une meilleure prévention de la violence contre la femme», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, Me Tabaï a souligné l'importance de mettre en œuvre très rapidement les mécanismes stipulés dans la nouvelle loi tels que la formation des juges et des agents de sécurité dans les postes de police pour assurer une meilleure prise en charge des dossiers de violence basée sur le genre. De son côté, Khadija Ben Hassine, professeur universitaire de philosophie et anthropologie, a mis l'accent sur la nécessité de veiller sur la mise en œuvre des textes juridiques, indiquant, à cet égard, que plusieurs lois relatives aux droits des femmes ne sont pas respectées. «La femme est victime de plusieurs formes de violence psychique, sexuelle, économique, sociale, politique et autres. Elle subit la pression et intériorise la discrimination», a-t-elle dit. Pour sa part, Habib Louhichi, psychothérapeute, a souligné que les différentes formes de violence exercées sur la femme ont des répercussions négatives directes sur son rendement au travail, sur ses rapports avec la famille mais surtout sur sa santé physique et mentale. Dans ce contexte, l'intervenant a souligné l'importance de travailler sur le changement des mentalités et des comportements qui sont le résultat des préjugés et de la culture sociale. «Il convient de renforcer la sensibilisation et la formation pour changer les mentalités et transformer les actes de violence en attitudes positives et en communications», a-t-il dit.