Le club équestre de Mahdia a organisé une fort belle manifestation assez originale, jalonnée de création, d'imagination, de bonne humeur et de joie, et dédiée aux enfants porteurs de handicaps et aux autistes. L'animation originale, qui a eu lieu dimanche dernier, au centre hippique de Mahdia — en pleine zone touristique — a enthousiasmé un très grand nombre de jeunes, d'adultes, voire de seniors, venus prendre part à cette manifestation ludique fort bien organisée, de bout en bout, et ce, à l'occasion de la célébration de la Fête nationale de la femme. Ce fut, en fait, une kermesse amusante où l'on a fait interagir l'art, les jeunes et les chevaux. Les jeunes autistes ou ceux porteurs de handicaps ont eu l'embarras du choix entre plusieurs ateliers encadrés et supervisés par des professionnels de tous bords: activités sportives, divertissements, art pictural... Mais la grande originalité a consisté à «muer» les chevaux en toiles vivantes, par les peintres et calligraphes qui ont fait appel à toute leur imagination pour exceller, en faisant passer un message d'espoir pour tous. Les chevaux, dociles, se sont bien prêtés au jeu, en demeurant immuables, sans broncher aux sollicitations des coups de pinceaux, sur leur dos. Gabriella Incisa, la directrice de ce club équestre, a vite fait de dissiper nos craintes en nous rassurant : «Les couleurs ne sont pas toxiques, donc aucun mal éventuel pour mes chevaux, c'est un art éphémère et il suffit d'un simple jet d'eau ou d'une bonne douche pour tout effacer, c'est un peu comme la pluie qui efface les œuvres des artistes de la rue». Par ailleurs, il y a lieu de saluer cette belle collaboration entre le corps enseignant de l'Institut des beaux-arts et des métiers de Mahdia (Isam) et le Centre hippique en faveur des jeunes porteurs de handicaps. Ainsi, Tatiana Kudrivzeva, artiste et professeure exerçant à l'Isam, s'est appliquée à décorer un cheval blanc de plusieurs motifs symboliques, alors que son collègue Badreddine Boubaker, a appliqué une très belle calligraphie représentant le fameux vers d'El Moutanabbi: ce célèbre poète qui a vécu au Xe siècle et signifiant à peu près : «Les chevaux, tout comme la nuit et le désert ne me sont pas étrangers, ainsi que l'épée, la lance, le papier et la plume». Pour tout dire, la bonne humeur, l'ambiance bon enfant et le côté éducatif ont prévalu lors de cette belle manifestation qui a recueilli tous les encouragements, dont celui de l'Ambassade d'Italie.