Les puristes retiendront le retournement collectif d'une équipe présentée comme victime expiatoire il y a peu. Si toutes les situations discutables du derby ne manqueront pas d'alimenter le débat, toutes peuvent plus ou moins se justifier au cas par cas, mais dénotent un arbitrage loin des standards internationaux. Il n'est pas ici question de spéculer sur le traitement à part des uns et des autres. Mais quand ça tangue d'un côté, pourquoi l'arbitre tunisien n'a plus la même acuité et discernement ? Pourquoi perd-il le contrôle alors qu'il gagnerait à garder sa justesse et son objectivité ? Bref, l'arbitrage est encore mis à l'index. Pour le CA, perdre un derby est toujours aussi contrariant et incommodant. La détresse est toujours immense et la douleur terrible. Le dénouement de ce grand format est tel, qu'il paraît sévère pour un onze embryonnaire qui a résisté, mais qui peut forcément nourrir des regrets. Dimanche, le CA a bel et bien réussi à annuler la puissance adverse la plupart du temps. Un CA maître de sa surface, présent dans les duels mais peu enclin à se projeter, faute de solutions. L'on ne peut blâmer les Clubistes pour ces quelques actions vendangées. Pas de reproche, mais un goût amer au bout des doigts. Parce que le CA a manqué de précision à la finition. Parce qu'il a eu l'audace d'avancer son bloc mais n'a pas pris l'EST à la gorge. Le week-end passé, c'est finalement la défense et le milieu, largement attaqués ces derniers temps, qui récupèrent la majorité des louanges. Il faut donc s'armer d'humilité et se montrer clairvoyant parfois. Positiver aussi. Quelques puristes sereins et loin d'être sanguins et impulsifs retiendront la bonne prestation d'un certain Ouedhrfi, relégué chez les espoirs par Marco Simone ! Ils retiendront et analyseront aussi le retournement collectif d'une équipe présentée comme victime expiatoire il y a peu. Non, le CA n'a pas bétonné. Non, il n'a pas évolué via une défense plate et un jeu figé. Du match en lui-même, l'on retiendra que l'implication et l'application sont de nouveau présents au CA. Propension à prendre les bonnes décisions Alors, penalty ou pas penalty ? La vérité est ailleurs. Certains diront qu'il faut comprendre l'esprit de l'action, dans la mesure où c'est clair ou pas qu'il y a eu faute. D'autres retiennent que l'action en elle-même est précédée d'une touche non accordée au CA. La main d'Apoko a-t-elle vraiment touché le ballon ? Et la claquette de la main de Bguir ? Et la faute sur Khelifa fauché à l'entrée de la surface ? Si le penalty ne lui a pas été accordé, pourquoi n'a-t-il pas été sanctionné d'un avertissement ? En clair, le derby a vécu mais l'arbitre a encore été suffisant. Ce qui ne veut pas dire que l'EST n'a pas mérité son succès, loin de là, et entendons-nous bien à ce sujet! Non, c'est juste que l'on côtoie ici un autre aspect du malaise autour de l'arbitrage tunisien : cette faible propension à prendre les bonnes décisions. Autre volet relatif au comportement du staff technique cette fois-ci. Un corps de métier qui est là pour diriger ses troupes, et non harceler un arbitre qui perd son sens de la mesure quand il est sous pression. En clair, l'on relève ici cette attitude horripilante à s'offusquer et à «égratigner» le juge de ligne à chaque contact. Passer dans une autre dimension suite à un duel serré. C'est devenu insoutenable et exaspérant. Pour les puristes de tout bord, ça donne forcément matière à réflexion. Et la thèse soutenue est pratiquement toujours la même. Que le CA ou l'EST soit avantagé de temps à autre, au fond, ce n'est pas le problème. Le tout, c'est qu'il y ait un retour de bâton ! Triste conclusion ! Et aux inconditionnels de se rejoindre à la résolution : les fautes d'arbitrage, sur une saison, ça s'équilibre, paraît-il ! En football, il existe une foule d'arguments pour justifier des coups de sifflet qui vont souvent dans le sens des uns et des autres. Donc, a priori, pas question de chasse à l'homme. De toute façon, tous les arbitres se sont pris à un moment où à un autre les pieds dans la pelouse ! Non, c'est juste qu'il est légitime de s'interroger sur la fin du calvaire : à quand la fin du sifflet déréglé du corps arbitral tunisien ? Là, pour avancer et progresser dans ce domaine, il est important que tout le microcosme sportif y mette du sien. En ce sens, l'hypothèse est la suivante : il faudrait tout d'abord ne relever que les erreurs avérées, celles n'étant objectivement pas discutables et non sujettes à interprétations. Seules celles-ci doivent être retenues en tant que source d'objection. Bref, pour être qualifié de pénalisante ou d'avantageuse, l'action doit être incontestable !