Annonçant une grève sectorielle dans le secteur pétrolier le 15 décembre, la centrale syndicale, l'Ugtt, s'inquiète du non-respect du dernier accord signé le 20 novembre avec la Stip et la présidence du gouvernement. Et après la fermeture de la ligne de Menzel Bourguiba et du siège lundi 04 décembre, l'option de la grève sectorielle semble inévitable pour les syndicalistes... La situation des employés des deux usines de M'saken et notamment de Menzel Bourguiba relevant de la Société tunisienne des industries de pneumatiques (Stip) s'est davantage compliquée depuis l'été dernier. De même, la société connaît d'énormes difficultés d'après son P.D.G. Montassar Dridi. En effet, tenant une conférence de presse le 08 septembre, ladite société avait indiqué que son endettement s'élève à 200 millions de dinars, ce qui dépasse 20 fois le capital de l'entreprise, soulignant que la Stip enregistre une perte quotidienne de 95 millions de dinars en plus de 12,5 millions de dinars de frais financiers. La crise semble loin du dénouement. C'est qu'après un accord conclu le 20 novembre entre la partie syndicale, en présence du secrétaire général de l'Ugtt , Noureddine Taboubi, et la société ainsi qu'avec la présidence du gouvernement, la direction de la Stip n'a pas respecté certains points dont la reprise du travail prévue le 27 novembre, outre le paiement des salaires et l'abandon des décisions disciplinaires. Selon le secrétaire général de la Fédération générale des pétroles et des produits chimiques, relevant de l'Ugtt , Hasnaoui Smiri, la société n'a pas respecté l'accord et a procédé lundi 04 décembre à l'arrêt de la ligne de Menzel Bourguiba, produisant les pneus de tracteurs, et a fermé aussi le siège. « La fédération appelle au respect de l'accord conclu et qui englobe entre autres signataires les ministères de l'Energie, de la Santé et des Affaires sociales. Le secrétaire général de l'Ugtt soutient cette position », affirme Hasnaoui Smiri, alors que la centrale syndicale, pour mettre de la pression, a décrété une grève sectorielle annoncée pour le 15 décembre en soutien aux travailleurs de la Stip qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis plusieurs mois, et dont la situation ne s'améliore toujours pas. Elle toucherait les entreprises qui ne respectent pas les accords conclus. Les procédures de cette grève seront définies par la centrale syndicale et le bureau de la fédération générale. Pour sa part, la Stip avait annoncé qu'elle pourrait reprendre la production le plus tôt possible avec la possibilité de créer une nouvelle unité de production en partenariat avec un investisseur japonais. A rappeler que la Stip, qui est une société anonyme fondée en 1980, est le principal fabricant de pneumatiques en Tunisie, produisant 650 mille pneus de marque « Amine », soit 15.100 tonnes par an grâce à ses deux usines à M'saken et à Menzel Bourguiba. Une capacité de production qui est extensible à 1 million de pneus par an. Après une introduction en Bourse début 2002, la société a connu un changement en octobre 2016 dans le tableau des principaux actionnaires et c'est le groupe « Africa Holding » qui depuis dispose de 74% du capital de la société suite à l'acquisition de 54,66% de son capital.