Le nouveau film de Moez Kammoun qui sortira sur nos écrans le 8 janvier met en scène une Souhir Ben Amara dans un rôle très particulier, celui d'une femme victime d'un amour miné par le vice du jeu et par la sorcellerie. Le dernier film de Moez Kamoun «La sieste du corbeau» sortira le 8 janvier sur nos écrans. Avec «Paroles d'hommes», «Fin décembre» et «Horra», le réalisateur a fait des films qui lui ressemblent et qui ressemblent à sa vision du cinéma, à savoir basés sur la suggestion et qui ne font pas dans les émotions «sur-soulignés». Moez Kammoun assume d'ailleurs cette vision car pour lui le spectateur est aussi une partie prenante du film qui doit s'impliquer et interpréter les images à sa manière. Cela dit, le nouveau film «La sieste du corbeau» semble se distinguer des a priori dans la mesure où le fil de la narration est beaucoup plus tendu, les images sont plus travaillées sur le plan esthétique et la caméra a réussi sa transition entre le milieu urbain et le milieu désertique, puisque plus de la moitié du film se déroule dans le sud tunisien. Différent, également, parce que au niveau du jeu des acteurs, Souhir Ben Amara s'est fortement distinguée dans le rôle de Fatma. Un rôle qu'elle a interprété sans trop appuyer sur les traits du personnage mais elle parvient à nous communiquer ce sentiment d'enfermement et de déception qu'elle est en train de vivre avec son mari Ibrahim, campé par Monem Chouayat. Car Fatma est aussi une femme qui porte le lourd fardeau d'être amoureuse d'un «mauvais bougre». En voici le synopsis. «Après avoir perdu leur restaurant dans la capitale, Fatma et son mari Ibrahim sont acculés à gérer un autre restaurant en plein désert. Mais dans cet univers de sable, ils rencontrent Mokhtar, un sorcier capable de déterrer des trésors enfouis sous terre depuis des siècles». Croyant que le film allait nous introduire dans le monde du jeu et du poker, nous sommes embarqués tout de suite après dans cet univers ocre et fascinant où les dunes du désert tunisien nous préparent des surprises. «Ce film est une aventure à tous les niveaux, du début jusqu'à la fin, déclare Moez Kammoun. L'histoire a commencé à prendre forme après avoir constaté le phénomène des guérisseurs et des charlatans dans notre société. Partout dans le monde, et particulièrement dans nos contrées maghrébines, ces vendeurs de chimères et de faux espoirs ont de plus en plus la cote et arrivent à séduire une clientèle parfois cossue et éduquée. A ce monde de l'irrationnel parfois sans limites et dévastateur, j'ai voulu raconter l'histoire d'une femme prête à tout pardonner à son mari, même son côté parieur et «loser» et qui finira par le suivre jusqu'à découvrir ce monde de la sorcellerie. Une femme pour qui l'amour de cet homme devient lui-même une addiction autant que le jeu de hasard. Le traitement que je me suis proposé comme ligne de conduite n'est pas dans le mélodrame, je me suis surtout basé sur l'intrigue, le suspense et la fiction. L'histoire est claire, compréhensible et soutenue par un jeu d'acteurs juste et par des paysages qui, par-delà leur beauté, deviennent eux -mêmes des personnages. J'ai voulu aussi revenir aux sources et faire un film de cinéma et non pas tourner un film tout simplement».