Développer des relations d'affaires, créer des partenariats efficaces et échanger les expertises ont été les principaux objectifs visés par les participants aux journées de partenariat tuniso-algérien qui se sont tenues au siège de l'Utica, les 14 et 15 octobre. Les échanges tuniso-algériens ont été, durant de longues années, l'œuvre du secteur public et ont porté principalement sur les secteurs des hydrocarbures et des matières premières. Les gaz, le pétrole à l'état gazeux et le butane liquéfié figurent en tête des importations tunisiennes. Du côté des exportations, elles ont porté essentiellement sur les produits des cimenteries et les produits miniers, notamment le phosphate et ses dérivés . On remarque aussi que le volume des échanges a affiché une régression continue tout au long des dernières années. D'ailleurs, les dernières statistiques relèvent justement que les réalisations enregistrées lors de cette année qui s'élèvent à 492 milliards de dollars américains demeurent en deçà des attentes. Un constat confirmé d'ailleurs par M. Moncef Othmani, coprésident de la Chambre mixte tuniso-algérienne. De ce fait, on reconnaît que l'amélioration des résultats commerciaux entre la Tunisie et l'Algérie repose sur la diversification des échanges entre les deux pays. On estime justement que c'est la participation active et soutenue du secteur privé qui peut hisser les échanges au niveau des ambitions des deux pays. En effet, grâce à leur proximité géographique et leur patrimoine culturel commun, les hommes d'affaires des deux pays sont appelés à donner une réelle dynamique à leur partenariat économique, surtout en misant sur de nouveaux créneaux. Toutefois, il faut reconnaître que la création d'un espace propice au partenariat nécessite la mise en place d'une stratégie proactive. A ce titre, M. Boubaker Guettala, président du bureau exécutif de la confédération algérienne de patronat de Betna, a relevé un constat de taille: l'Algérie importe près d'un milliard de dollars américains de produits pharmaceutiques. Ce qui fait qu'elle peut constituer un marché très important pour les professionnels tunisiens. Il faut préciser dans ce contexte que lors de cette rencontre de partenariat, les participants ont retenu plusieurs insuffisances qui entravent le développement du commerce bilatéral, d'une part, et la promotion des partenariats, d'autre part. Il s'agit surtout des modes de transport, notamment terrestre, et qui posent parfois des risques réels pour certaines marchandises sensibles. Les échanges commerciaux entre les deux pays souffrent également de l'absence d'un cadre réglementaire évolué. Il est à signaler à cet égard que malgré l'exonération des droits de douane en Tunisie, de la totalité des produits d'origine algérienne, les marchandises tunisiennes exportées en Algérie sont répertoriées en trois listes qui déterminent leurs classes de taxation douanière. Pour les participants, cette question n'est que provisoire. D'ailleurs, elle est justifiée par la jeunesse de l'expérience d'ouverture économique et la volonté de protéger quelques industries encore nouvelles. En somme, on peut dire que cette rencontre tuniso-algérienne est une belle opportunité pour réfléchir sur toutes les questions et trouver les solutions adéquates.