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Nul n'y échappe
Traditions et superstitions dans la mémoire collective
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 02 - 2018

Qu'on le veuille ou non ,chacun de nous porte en soi une part de superstition
On y croit sans y croire, tout en y croyant. On ne prendrait, en aucun cas, le risque de passer outre, faisant de bonne foi le pari de Pascal, en se disant au fond de soi-même que l'on n'a rien à perdre. Rites et superstitions balisent notre quotidien, influencent nos faits et gestes, s'invitent dans nos célébrations, accompagnent notre mode de vie. Et les plus sceptiques, les libres penseurs les plus affirmés y sacrifient sans le reconnaître.
Habiter une maison, par exemple, ne constitue pas un simple déménagement, car les maisons ont une âme, une «mleika» dit-on, et il faut la concilier. Les anciens n'affirmaient-ils pas que trois choses pouvaient influencer le destin d'un homme : «nouassi, ou atteb ou bahdh min el dherrya», soit une femme, incarnée par sa chevelure, certains de ses enfants, et le seuil d'une porte.
Pour que cette maison vous soit faste, il faut enterrer sous le seuil un poisson, verser une bouteille d'huile sur le pas de la porte en signe de prospérité, et évidemment encenser tous les coins et recoins. Bien sûr, il faudra mettre des grains de sinouj ou cumin noir dans les fonds de tiroirs. La vertu prophylactique de cet ingrédient est bien connue, en atteste l'histoire rapportée dans les dits du prophète que tous les superstitieux connaissent et relatent à satiété. Pour les superstitieux voyageurs, rien n'est plus protecteur que l'eau des sept mers. Recueillie à travers le monde, cette eau provenant de sept mers différentes, précieusement mise en bouteille, sera conservée comme un véritable Grâal, et vous offrira toutes les félicités.
Toujours pour que les maisons soient heureuses, et leurs habitants protégés, éviter d'acheter de l'ail avant le mois de mai, de sortir une échelle après le crépuscule, de donner une aiguille sans piquer celui qui la reçoit, et d'offrir un mouchoir sans recevoir une pièce en échange. Dans ces maisons, on interdira aux enfants de siffler, cela peut attirer le diable (chitân), et on ne les laissera pas dormir dans l'obscurité, Ibliss pourrait en profiter pour s'emparer d'eux. Il est également évident qu'on ne laissera pas ses chaussures à l'envers, cela vous ferait partir contre votre gré. Par contre si vous voulez faire fuir un importun, retournez simplement un balai derrière une porte.
Les superstitions conditionnent mariages, naissances, fêtes et deuils
Le mariage est un des grands moments dans la hiérarchie des superstitions. Le jour du henné est très réglementé : ce sera une femme dont la vie fut prospère et heureuse qui aura pour mission d'enduire les mains de la future mariée. La signature du contrat donne lieu à un joli moment : la mariée sera recouverte d'un burnous qui symbolisera la protection que lui offrira son époux. On allumera une bougie censée éclairer sa route. Sur son front, un collier de perles dont on lui souhaite d'être toujours ruisselante. Devant elle, un miroir pour qu'elle soit toujours aussi belle qu'à ce moment. Entre ses lèvres un morceau de sucre pour que ses paroles soient de miel.
Cela dit, le cérémonial n'empêchera pas la vigilance de la maman qui ne manquera pas de lui rappeler, au moment crucial, de marcher sur le pied de son époux, ce qui lui donnera l'ascendant sur son couple.
La naissance obéit également à des règles. Dès la naissance, il ne faut pas oublier d'enduire les lèvres du nouveau-né d'un mélange de miel et de cumin : il aura une langue déliée, et concentrera tous les charmes. Mais il faut veiller à bien fermer les portes et les fenêtres les premières semaines : Omek Sebiane est aux aguets, prête à arracher les nouveaux-nés à l'affection de leurs parents
Les deuils font partie de la vie et obéissent, eux aussi, à des règles. On ne rendra jamais visite à un malade un mercredi, cela lui serait funeste. Dans la maison du défunt, on voilera les miroirs. Cela évitera à l'âme du disparu de se perdre dans son reflet, et aux vivants d'y voir son ombre, ce qui annoncerait une autre mort. La chambre du mort sera éclairée durant quarante jours par une bougie allumée par la même personne, l'âme errante qui n'a pas encore trouvé sa voie sentira ainsi qu'elle n'est point oubliée. Et l'on placera la première nuit un pain sous son matelas qui sera offert le lendemain. S'il advient que l'on passe la première veillée dans la maison du deuil, il n'est plus question de la quitter avant le troisième jour. Et durant ces trois jours, pas un feu ne sera allumé, toute nourriture étant assurée par la famille, les amis, les voisins. La pierre tombale ne sera placée qu'à l'issue du quarantième jour, et l'on n'oubliera jamais de placer sur sa tombe des grains de millet pour les oiseaux.
Ainsi va la vie.


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