Le SG de l'Ugtt optimiste malgré le refus de la Fges quant à sa médiation auprès des autorités Possibilité d'escalade dans les prochains jours La Fédération des surveillants et surveillants généraux entame, à son tour, l'examen de ses problèmes L'opinion publique a suivi, avec un grand intérêt, la réunion de lundi dernier entre les ministres de l'éducation, des affaires sociales et celui des finances ainsi que le SG de l'Ugtt. Le sujet de cette rencontre était d'autant plus important qu'il concernait la recherche d'une issue à la crise entre le Ministère de l'éducation et la Fédération générale de l'enseignement secondaire(Fges). Faut-il le rappeler, le problème est latent. Selon la partie syndicale, il y aurait des accords conclus entre les deux parties qui n'auraient pas été appliqués. Certains remonteraient à 2011, à l'instar de la question de la pénibilité du métier d'enseignant, et, par conséquent, le départ à la retraite à l'âge de 55 ans sur la base de certaines conditions. Des propositions à l'examen Les revendications ont, alors, été réactivées dès la rentrée scolaire. En effet, à partir du mois de décembre dernier, un premier débrayage avait été observé par les professeurs (6 décembre). De nombreux points de litige figurent au menu des demandes de la Fges. On y avait, alors, ajouté le refus de la loi de finances 2018 et l'augmentation des cotisations sociales. En raison de la non-satisfaction des dernières revendications, la Fges a décidé de ne pas fournir à l'administration les notes des élèves pour le premier semestre et d'observer une grève générale aujourd'hui, mercredi 28 mars. Aussi, plusieurs tentatives ont-elles eu lieu pour débloquer la situation et éviter aux élèves et aux parents une situation désagréable. La dernière en date est cette réunion qui s'est tenue le lundi 26 mars au siège du ministère des affaires sociales et qui a regroupé trois ministres et le secrétaire général de l'Ugtt. Aucune solution concrète n'a découlé de cette rencontre. Toutefois, d'après la déclaration de N.Taboubi, à l'issue de la réunion, les parties se sont entendues sur certains points et seraient sur le point de parvenir à un compromis. Il ne restait plus aux responsables qu'à exposer les dernières propositions au chef du gouvernement. Toujours selon le SG de l'Ugtt, mardi serait une journée décisive et pourrait apporter une bonne nouvelle ! Bien sûr, il faudra trancher mais tout en étant sûr qu'il n'y aura pas de revirement ou de malentendus. Ceci, pourtant, n'a pas empêché quelques responsables de la Fges de s'en tenir aux « décisions légitimes » de leur Commission administrative. C'est à elle que revient la tâche de lever ou de maintenir la rétention des notes. Quant aux négociations avec les autorités, les lieutenants du SG de la Fges assurent qu'elles ne pourront pas se tenir tant que le ministère exige l'abandon de la rétention des notes comme préalable. Dans cette optique, les responsables syndicaux assurent que rien ne pourrait les arrêter tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. Des menaces pourraient peser sur les examens (rétention des notes des examens nationaux, grèves illimitées, comme cela avait été arboré lors des rassemblements où on pouvait lire « pas de rentrée après les vacances »). Le courant passe mal Il est évident que le courant ne passe pas bien entre les deux parties en conflit et encore moins entre les hautes instances de l'Ugtt et la Fges. Celle-ci semble prendre ses distances et ne veut pas se « tremper » dans un accord minimaliste qui n'arrangerait pas ses plans. Or l'engagement du SG de l'Ugtt a l'air d'embarrasser la Fges. Celle-ci se sent obligée de se plier à une autre volonté que celle de ses bases. On comprend, donc, pourquoi ce sont les SG-adjoints de la Fges qui ont pris le relais et parlent au nom de leur SG Lassaad Yaacoubi. Il ne faut pas oublier, non plus, la pression de la rue, de l'opinion publique, de certaines organisations civiles et, même, de structures juridiques comme le juge de l'enfance qui a sommé la Fges à ne plus imposer la rétention des notes considérée comme une atteinte aux droits de l'enfant. De ce fait, la situation est plus que compliquée. Les dernières transactions de coulisses traînent en longueur puisque jusqu'à la fin de l'après-midi d'hier, rien n'avait filtré concernant les pourparlers sur les suggestions faites à la partie gouvernementale. Entre-temps, les responsables de la Fges répétaient à qui veut les entendre que la grève du 28 mars est maintenue et que rien n'a changé à propos des négociations avec le Ministère. D'un autre côté, on ne peut pas passer sous silence la tenue de la Commission sectorielle administrative de la Fédération générale des surveillants et des surveillants généraux. Là, aussi, des problèmes à la pelle devront être examinés dont le déficit en personnel, l'infrastructure, les difficultés rencontrées dans les internats... C'est, peut-être un autre front qui va s'ouvrir si, d'aventure, la question du syndicat du secondaire venait à trouver une issue. Il est à préciser qu'au moment où nous mettons sous presse, l'accord promis lundi soir par Noureddine Taboubi n'était pas encore annoncé.