Jusqu'à maintenant, les arbitres ont été hésitants et ont préféré compter sur les arbitres vidéo assistants. Le zéro erreur n'a pas été atteint. Contrairement aux championnats européens, en premier lieu l'Italie et l'Allemagne, la VAR en ce Mondial russe ne semble pas avoir le même succès. On sent que l'intention et l'application sont beaucoup moins rigoureuses que ce qu'on a vu sur les championnats européens. Un petit exemple, on n'a pas vu jusqu'à maintenant tous les arbitres consulter eux-mêmes l'écran mis à leur disposition au bord du terrain. Pratiquement, De nombreux arbitres mis en confrontation de l'arbitrage-vidéo, se sont contentés de ce que les arbitres vidéo désignés par la Fifa, leur disaient à l'oreillette. Les actions litigieuses et douteuses ont été gérées pratiquement de cette façon. L'arbitre prend tout son temps pour entendre l'avis déterminant de ses collègues qui ont une dizaine d'écrans qui prennent tous les angles possibles. Pourquoi des arbitres, premiers décideurs et responsables, n'ont pas eux-mêmes consulté les images vidéo, alors que les règlements le leur permettent ? Pourquoi ce rôle important aux arbitres vidéo qui, indirectement, tranchent en dernier lieu ? Un autre fait saillant de l'expérience VAR au Mondial. Les joueurs et les entraîneurs demandent, à tort et à travers, aux arbitres d'avoir recours à la VAR, même sur des tacles ou simple contact dans les dix-huit mètres. Ils oublient que l'arbitre est le premier décideur et c'est lui qui décide également s'il veut ou non recourir à la VAR. Résultat, des matches tendus et qui risquent de déraper, enjeu oblige, sur les actions litigieuses. Avec une appréciation subjective de ce qui nécessite ou non le recours à la VAR. Les buts, les contacts dans les dix-huit mètres et les expulsions, voilà les trois «domaines» réservés à la VAR. Mais pratiquement, et quand il s'agit du «réel», les domaines d'intervention restent vagues. Et on oublie que c'est à l'arbitre de décider avant la vidéo. Erreurs... Malgré toutes les erreurs et l'injustice ressentie par certaines sélections lors du Mondial russe, on pense que l'expérience de la VAR est très utile pour le football. Quand c'est bien appliqué, et quand l'arbitre central n'hésite pas à consulter la vidéo quitte à hacher le match, on a théoriquement la certitude que les sélections sont traitées avec équité. Ce n'est pas normal que, dans un Mondial, on gagne et on perd sur un but irrégulier ou qu'un penalty valide n'est pas sifflé. Prendre 30" pour juger d'une action déterminante est nettement mieux que mal décider ou fermer les yeux sur un but ou un penalty. Mais en pratique, cette VAR appliquée timidement (comme si la Fifa n'en voulait pas vraiment) en Russie n'a pas fait de contents. Des buts invalides ont été accordés sans même recourir à la VAR, comme celui de la Suisse contre le Brésil (poussette sur Miranda), ou des «penalties» non accordés comme pour Kane contre notre équipe de Tunisie, la VAR n'a pas alors été sollicitée. La justice en football c'est, a priori, de l'idéalisme. La VAR a permis d'atténuer la marge d'erreur, mais l'application n'était pas toujours exempte de... calculs. Parfois, les arbitres, même avisés par le staff arbitral vidéo, y vont sans la moindre hésitation. Ils ne veulent même pas vérifier si leur décision sur une action importante aura lésé une équipe. Toute la nuance est là !