Les quantités d'eau transférées de l'extrême Nord, depuis le 1er septembre 2017 jusqu'à maintenant, ont atteint 227 millions de m3, soit un peu plus de 9 millions de m3 par rapport à l'année dernière, tout en sachant que la période allant du 15 juillet au 15 août représente le pic de la consommation. La situation des barrages est toujours difficile. Malgré la légère augmentation au niveau de leur remplissage dans certaines régions, l'approvisionnement des diverses zones d'habitation, que ce soit dans les milieux ruraux ou dans les centres urbains, demeure une mission très difficile à accomplir, voire un casse-tête à résoudre. Lors de la conférence de presse du 9 juillet, le secrétaire d'Etat aux Ressources hydrauliques et à la Pêche a déclaré que le déficit hydrique ainsi que le faible taux de remplissage des barrages persistent pour la troisième année consécutive, et ce, à cause de la faible pluviométrie qui a caractérisé les trois dernières années. Le manque perdure Ainsi, en d'autres termes, le taux de remplissage total des barrages n'a pas dépassé la moitié de leurs capacités. Tout en sachant que la capacité totale est de 2,7 milliards de m3, le manque d'eau est estimé à environ 632 millions de m3, la quantité minimale pour subvenir aux besoins en eau. «Contrairement à ce qui a été dit et relaté, la pluviométrie annuelle est faible. Les taux de remplissage des barrages en témoignent. Si l'on sait que le taux de remplissage des barrages est de 79% dans le Nord-Ouest et le Nord-Est, il avoisine dans le Centre-Ouest les 51%, et ne dépasse pas les 67% dans le Centre. Dans le Sud-Ouest, il est de l'ordre de 89% alors que dans le Sud-Est, il est de 162%. Vu l'exceptionnelle pluviométrie qui a été enregistrée à Gabès et Médenine, l'on comprend que la situation est vraiment difficile», ajoute M. Rabhi. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat a affirmé que pour parvenir à combler ce manque en eau, la Sonede a recours au transfert des eaux de l'extrême Nord du pays. Une opération qui coûte très cher, à laquelle le gouvernement a consacré 20 millions de dinars. A cet égard, il a expliqué que, contrairement à ce qui a été médiatisé l'année dernière, le recours au pompage des eaux du barrage de l'extrême Nord du pays (Sidi El Barrak), n'a pas pour origine le stock stratégique d'eau. Il a précisé que ce terme est factice, puisqu'il représente une ressource en eau renouvelable. Les quantités d'eau qui ont été transférées de l'extrême Nord, depuis le 1er septembre 2017 jusqu'à maintenant, ont atteint 227 millions de m3, soit un peu plus de 9 millions de m3 par rapport à l'année dernière, tout en sachant que la période allant du 15 juillet au 15 août représente le pic de la consommation. Forage de 88 puits Outre le transfert des eaux du barrage de l'extrême Nord du pays (Sidi El Barrak), le secrétaire d'Etat a affirmé que la Sonede, table sur l'usage des eaux de forage, essentiellement dans les régions du Centre. Plus de 88 opérations de forage de puits à travers le pays ont été effectuées pour pallier partiellement le manque en eau, surtout dans les zones rurales. Evoquant les protestations de certains habitants de la région de Jelma contre le forage d'un puits qui fera office d'une ressource centrale pour approvisionner le gouvernorat de Sidi Bouzid, en eau potable, le secrétaire d'Etat a affirmé qu'«il y a des malveillants qui mettent les bâtons dans les roues». Toutefois, des solutions ont été envisagées récemment, avec la société civile et les autorités locales du gouvernorat de Kasserine pour résoudre les problèmes du manque d'eau dans la région. Amélioration de la performance des réseaux de distribution En mettant en exergue les efforts fournis par son administration, M. Rabhi a précisé qu'en 2016, plus de 17% des réseaux de distribution des eaux ont enregistré un dysfonctionnement, soit un nombre total de 224 réseaux. Cela dit, un fonctionnement défectueux implique une réduction des eaux approvisionnées de 10 à 15% durant les périodes de consommation extrême. En 2017, le nombre a baissé pour se stabiliser à 185. Cette année, le nombre de réseaux défectueux a encore baissé de 86 unités de distribution. Les efforts de réparation et d'amélioration des réseaux de distribution ont certes porté leurs fruits. Mais le secrétaire d'Etat a évoqué une vision à long terme impliquant les stations de dessalement de l'eau de mer, dont les travaux sont en cours de finalisation pour certaines d'entre elles.