«La cohésion d'ensemble est assez bien implantée au sein du Team Tunisie. Faouzi Benzarti prône le changement dans la continuité tout en insufflant du sang neuf de temps à autre. Je pense que la liste du head-coach ne soulève pratiquement aucune interrogation à l'exception peut-être des postes de dernier rempart avec les convocations de Moez Ben Cherifia et Makram Bediri. Cependant, le sélectionneur sait ce qu'il fait même si Rami Jridi et Achraf Krir peuvent aspirer à une sélection bientôt. En défense maintenant, la convocation du latéral espérantiste Aymen Ben Mohamed, auteur de belles prestations ces dernières semaines, est une sage décision. Il est jeune, perfectible et traverse une bonne période. C'est logique. Volet expatriés, le retour du défenseur, Dylan Bronn, s'inscrit dans l'ordre naturel des choses. C'est aussi une revanche personnelle pour lui vu qu'il a raté le Mondial pour cause de blessures. Notons au passage que ce brillant latéral marque aussi en championnat, ce qui n'est pas à dédaigner. Un peu plus haut maintenant, le Ezzamalkaoui Ferjani Sassi devra forcément retrouver toute sa verve s'il veut faire partie des prochaines expéditions de l'équipe nationale. En attaque enfin, le jeune buteur Firas Chawat mérite amplement d'être lancé dans le grand bain du Team Tunisie vu son rendement constant au CSS ou il s'est frayé une place de taulier». « Des joueurs endurants et dynamiques » «En football, le coach propose une stratégie selon le profil du groupe sous la main, particulièrement les joueurs cadres comme on dit. Faouzi Benzarti ne fait pas exception à cette règle. Son plan de jeu est porté vers l'offensive avec un pressing de zone et une forte animation au milieu où la possession de la balle est le maître mot. Pour cela, il a besoin de marathoniens et de joueurs endurants. Deux formules tactiques se dégagent aujourd'hui assez clairement dans l'esprit du technicien tunisien. Le 4-2-3-1 à la récupération et le 4-4-2 à la relance. Exemple, face à des équipes supposées à la portée, tel le Niger, il optera le plus souvent pour un 4-4-2 classique. Autrement dit, il alignera à la récupération deux pistons capables de se projeter vers l'avant, deux joueurs dans les couloirs et un avant-centre classique qui jouit d'une liberté totale de mouvement autour des animateurs du jeu. Ce ne sera forcément pas le cas face aux gros bras dans l'optique de la phase finale de la CAN où il aura forcément tendance à privilégier un plan de jeu plus compact. Le système de Faouzi Benzarti dans ce cas précis s'appuiera avant tout sur un milieu étoffé autour des Ben Amor, Skhiri et autre Khaoui, voire Khelil ». « Explosivité » « La particularité du sélectionneur en place est de vite chercher le relais et la transmission en situation de possession. C'est pour cela que le coach préfère les joueurs dont la faculté à exploser rapidement en contre est l'une des principales qualités. C'est à la fois le football de base et le football moderne, droit au but comme on dit. Volet groupe sous la main, il y a certains ingrédients porteurs dans ce mélange, ce brassage entre jeunes et moins jeunes. La justesse technique, l'aptitude à déborder de Srarfi, Khazri, Sliti et consorts. La Tunisie pourra à la fois miser sur la vitesse de ses flèches, les reconversions rapides, les dédoublements des Naguez et Haddadi sur les côtés, sans oublier le rôle de catalyseur dévolu à Chaâlali et Ben Youssef. Vous savez, je suis convaincu des choix actuels du coach. La prestation collective face au Niger sera de bonne facture quoique l'adversaire n'ait rien d'un épouvantail. Je pense aussi qu'avec un coach sanguin et motivé, tel que Benzarti, l'envie des joueurs sera évidente et décuplée. Ils s'attelleront à produire du beau jeu car ils sont attendus au tournant après la campagne poussive du Mondial. Un autre volet d'ordre mental n'est pas à dédaigner aussi. En bon communicateur, le coach sait que son groupe doit avant tout engranger de la confiance. L'équipe de Tunisie doit avoir des certitudes et ne pas douter. Avec le temps, elle saura de mieux en mieux s'adapter à ses adversaires. Au coach maintenant de s'en remettre à sa propre philosophie et laisser les spéculations aux observateurs. Vous savez, en Russie, on a noté que l'équipe n'était pas aussi riche en individualités que ça. Il s'agit maintenant de faire en sorte que le réservoir gagne en profondeur, mais pas d'un seul coup, juste d'une manière diffuse comme s'y prend le sélectionneur national actuellement. Bien sûr, certains ont marqué des points comme Bassam Srarfi qui est sur la bonne voie. Sauf que si d'autres éléments sont à l'affût, à l'instar de Chaouat et Issam Jebali, ils auront toute la latitude de confirmer le bien-fondé de leur convocation d'ici peu. Bref, le plus important maintenant est de faire en sorte que ce groupe s'investisse dans le cadre d'une saine émulation. En football, la concurrence a du bon et le coach national en est d'ailleurs convaincu. Les impératifs de cohésion, d'alchimie et de solidarité comptent autant que les qualités techniques sous la main. Ce sera forcément la carte maîtresse du Team Tunisie ».