L'ex-président de l'ASM mise sur un syndicat qui finance et accompagne des actions de soutien en faveur des joueurs. Les droits des footballeurs professionnels et aussi non professionnels sont un sujet que notre interlocuteur saisit et maîtrise bien. Maher Ben Aissa, ex-président de l'ASM, estime que « les droits des joueurs tunisiens sont bafoués et que même pour ceux qui gagnent beaucoup d'argent, ils ne se mettent pas à l'abri des aléas de l'après-carrière. C'est-à-dire qu'ils ne planifient pas leur retraite et ne savent pas se prémunir en dépensent beaucoup d'argent au présent. Ils ne pensant pas à l'avenir, et c'est ça ce qui fait mal. Du coup, ils n'ont pas de couverture sociale, de prise en charge des soins quand ils sont blessés ou malades. On est dans un vide juridique et structurel alarmant à ce sujet ». Avant de poursuivre : « je pense qu'il faut s'inspirer du modèle français avec une union de footballeurs qui fait beaucoup pour les joueurs. L'expérience d'un syndicat dans notre football n'a pas été une forte réussite, il faut la reprendre. Le joueur n'a que 10 ans de carrière en moyenne, voire moins. Et même en Europe, plus de la moitié des footballeurs dépensent toutes leurs économies après 5 ans de la retraite. Je pense que ce syndicat devra aider nos joueurs à préparer leur reconversion qui n'est pas forcément en entraîneur ou en dirigeant. Cette structure doit préparer les joueurs à choisir la meilleure manière d'investir leur argent ou à améliorer leurs aptitudes dans un domaine qu'ils choisissent. Ce sera aussi une mutuelle à laquelle cotisent les joueurs et qui peut retenir 2% par exemple sur les contrats des joueurs déposés, pour financer un fonds qui prend en charge les accidents, les maladies et les blessures des joueurs en cours et après la carrière. A court terme, il faudra offrir la gratuité aux sportifs internationaux qui ont tout donné au sport et qui peuvent arrêter leur carrière suite à une blessure. Ce syndicat, cette mutuelle aidera à mon avis les joueurs à monter leurs projets et à se former dans le domaine de la création de projets. Je crois que le ministère et la FTF doivent préparer le cadre juridique pour préserver les droits des joueurs.», conclut notre invité.