Par Jalel Mestiri Le football n'est pas uniquement exploit et performance. Il est aussi fait d'erreurs et de maladresses. Parfois inévitables. Ce que la sélection n'avait cessé de laisser entrevoir ces dernières années est à la fois un mélange de satisfaction et de frustration. L'irrégularité est la caractéristique qui a toujours accompagné l'équipe dans ses différentes échéances. Plus que des histoires de résultats ou de rendement sur le terrain, l'évolution de la sélection offre encore les contours de plusieurs interrogations. La frustration pourrait avoir quelque chose de bon lorsqu'elle invite au dépassement, quand les souffrances s'apaisent et que l'amertume se dissipe. De la frustration, l'équipe de Tunisie en a ruminé. Et si plutôt cela pourrait être bon signe? Au-delà des revers qui ont fait mal, il pourrait y avoir la certitude qu'on peut être mieux, qu'on pourrait mériter mieux. Et c'est bien à ce sentiment qu'Alain Giresse et ses joueurs devraient se laisser aller. Doucement, mais sûrement. Avec l'arrivée de Giresse, un nouveau monde devrait naître. De nouveaux acteurs ? Même si la première liste du sélectionneur ne l'indique pas déjà, on en pense de plus en plus. D'autant que le jeu, le comportement et le mode d'incarnation des joueurs devraient être la priorité absolue de la sélection dans sa quête du renouveau. Au-delà des interrogations qui n'en finissent pas, des objectifs et des attentes, au-delà aussi des aptitudes et des dispositions des uns et des autres, des choix à adopter, c'est toute la raison d'être de la sélection qui constitue aujourd'hui une matière à réflexion. Que se soit sur le plan de fiabilité sportive, ou d'ordre structurel, la sélection devrait avoir une identité. Une adresse. Certes, on peut toujours discuter du mérite des uns et des autres, de l'impact de tel ou tel joueur, mais tout ce qui peut nous interpeller désormais n'est autre que la manière d'évoluer et de progresser de l'équipe. L'on sait que les mauvaises appréciations ont souvent engendré une certaine spéculation sur le rendement de l'équipe, sur la prestation des joueurs et surtout sur les aptitudes de la plupart d'entre eux. Avec le nouveau sélectionneur, ou son prédécesseur, la sélection n'est pas tout à fait guérie. Elle demeure clairement fébrile sur le plan mental. Et ce ne sont pas les quelques éclaircies qui vont rassurer sur son avenir. Le ton est posé. C'est le moment de travailler dans la sérénité et la confiance. On ne se défausse pas. La responsabilité de tout ce qui arrivera sera partagée. La sélection a besoin de montrer un autre visage. Après tout, il est des signes porteurs de rebonds… Et tant pis pour les déceptions, pour les cauchemars d'autrefois. En tout état de cause, au-delà du système de jeu et des schémas tactiques qui seront préconisés par Alain Giresse, des associations qui seront mises en application, l'équipe de Tunisie est appelée à s'investir dans les phases de jeu abouties ou pas et que les joueurs puissent enfin respirer le même football, la même ligne de conduite, avec des principes collectifs et facilement identifiables.