Sept Irakiens de retour des célébrations de l'Achoura à Kerbala ont par ailleurs été tués par un engin explosif déposé en bord de route à Khalis, 80 km au nord de Bagdad, ajoutent les forces de l'ordre. Les deux attentats de Ramadi, qui semblaient viser les membres du gouvernement provincial, ont été commis à quelques minutes d'intervalle. La ville se trouve à 100 km à l'ouest de la capitale. De nombreux membres des services de sécurité font partie des blessés, de même que Qassim Mohammed, gouverneur de la province. Dans un premier temps, la chaîne de télévision Al Iraqiya a rapporté que Mohammed avait été tué, ainsi qu'un membre du conseil provincial et le commandant adjoint de la police. Mais le gouverneur adjoint, Hikmet Khalaf, a précisé que le gouverneur était en vie et qu'il avait été évacué par avion vers Bagdad pour y être soigné. La première explosion s'est produite dans le centre de Ramadi près des locaux du gouvernement où un kamikaze s'est fait sauter avec une charge qu'il transportait dans une voiture. Selon une source à l'hôpital de la ville, Qassim Mohammed serait alors sorti de ses bureaux pour aller constater les dégâts. C'est à ce moment qu'un second kamikaze, se déplaçant à pied, aurait fait exploser l'engin qu'il transportait dissimulé dans une veste. Menaces à l'approche des élections Après l'explosion, des mares de sang et des véhicules calcinés étaient visibles à proximité du bâtiment fortifié qui abrite les services du gouvernement. L'un des assaillants travaillait comme garde du corps du gouverneur, a rapporté la chaîne Iraqiya. La police estime que Mohammed était probablement la cible de l'une des deux attaques. "Je me dirigeais vers les magasins qui se trouvent juste à côté des locaux du gouvernement provincial lorsqu'une énorme explosion s'est produite. J'ai été projeté en l'air et j'ai repris connaissance à l'hôpital", a raconté Ahmed Mahmoud, un habitant de Ramadi. Anbar, épicentre de l'insurrection sunnite après la chute de Saddam Hussein, en 2003, était redevenue une région relativement calme grâce notamment à la formation de milices rurales hostiles à Al Qaïda en 2006. Toutefois, la multiplication récente des attentats fait craindre une reprise des violences à l'approche des élections législatives prévues en mars. "Al Qaïda et d'autres groupes tentent de remettre en cause la sécurité dans la province avant les élections. A moins que la police fasse convenablement son travail, ce genre de défis va devenir de plus en plus grand", a estimé Jassim Mohamed, chef du conseil provincial.