"Ma reconversion de gardien à entraîneur de gardiens s'est bien passée. Avant d'arrêter de jouer, j'ai émis le vœu de transmettre aux jeunes, ce que j'ai appris tout au long de ma carrière. C'est ma vocation en tant qu'entraîneur de gardiens. Et c'est mon entraîneur, Tarek Abdelalim, qui m'a conseillé de le faire. Il trouvait que j'avais les prédispositions pour faire ce métier. Je me suis donc lancé. Il fallait que je m'assois sur le banc de l'école pour apprendre le métier d'entraîneur de gardiens. J'ai obtenu un diplôme d'entraîneur et un autre spécifique d'entraîneur de gardiens. J'ai fait ma formation ici en Tunisie. La Fifa doit penser à un diplôme d'entraîneur de gardiens. Ce qui est bien, c'est qu'on commence à prendre notre métier au sérieux. A mon avis, un entraîneur de gardiens a un rôle primordial à jouer au sein du staff technique. Car on a beau avoir une grande équipe, mais sans un gardien de grand calibre, l'équipe demeure fragile. Si on a de bons attaquants qui marquent cinq buts et un gardien derrière qui en encaisse six, tout le travail tombe à l'eau. C'est dire qu'avoir un bon gardien est primordial et, de surcroît, un entraîneur qui a réussi sa carrière de joueur. Aujourd'hui, on a mal au coeur quand on voit la prestation de certains gardiens, qui n'ont pas une formation de base. Ça incite à penser qu'il faut développer ce métier en Tunisie pour avoir dans l'avenir, de bons gardiens de but. Je trouve que mon expérience d'entraîneur est assez enrichissante, car ma reconversion s'est faite immédiatement. J'ai donc encore l'instinct de gardien de but. De ce fait, c'est plus facile pour moi de transmettre mon savoir-faire. Ça se passe bien, car je m'entends bien avec les gardiens dont je m'occupe. Je me mets dans leur peau et je leur transmets tout ce que j'ai vécu, à travers les conseils que je leur prodigue. Un footballeur se forge une expérience à travers les situations difficiles qu'il vit tout au long de sa carrière. Transmettre son vécu aux stagiaires est une composante essentielle de l'apprentissage. C'est clair que pour être un entraîneur de gardiens, il faut avoir été un gardien de but. Il faut avoir une carrière derrière soi, car un entraîneur sert également de modèle pour ses poulains. Je dirais même que les jeunes qui l'ont vu jouer, auront envie de lui ressembler et c'est important pour que le message passe, quand il s'agit de corriger les lacunes techniques. Le métier de gardien a une spécificité par rapport aux autres postes que peut occuper un footballeur au sein d'une équipe. Un gardien de but se prépare essentiellement sur le plan mental. Car le mental représente 70 % des performances et les 30% restants sont répartis entre les volets technique et physique. Nous avons des gardiens qui sont techniquement bons, mais qui sont touchés mentalement. C'est le cas de Arbi Mejri que nous sommes en train de récupérer. Un entraîneur de gardien est sensé travailler en parfaite symbiose avec le reste du staff technique. L'entraîneur en chef donne un programme et l'entraîneur des gardiens prépare en conséquence le sien. En ce qui concerne le choix du gardien à titulariser, les rôles ne sont pas encore répartis à leur juste valeur. On n'a pas encore assimilé que le choix du gardien à faire jouer, est du domaine de l'entraîneur des gardiens. C'est le souhait que j' émets".