Après une rétrospective de quelques films tunisiens, le ciné-club de Tunis de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (Ftcc) change totalement de registre. Pour sa manifestation périodique «Un ticket pour…», elle invite les cinéphiles à découvrir, ou redécouvrir autrement, trois des œuvres centrales de Lars Von Trier: Breaking the Waves (1996), grand prix du jury au Festival de Cannes, Dancer in the Dark (2000), Palme d'or et prix d'interprétation féminine à Cannes et Dogville (2003), et ce, respectivement les samedis 8, 15 et 22 janvier à la maison de la culture maghrébine Ibn Khaldoun, à 15h00. Auteur controversé, mais maintes fois récompensé, dans des festivals de renom, le réalisateur danois Lars Von Trier ne fait pas l'unanimité. Il n'en est pas moins reconnu pour son talent qui lui confère une place à part dans la sphère cinématographique mondiale. L'œuvre de Lars Von Trier est souvent organisée en trilogies. Breaking the Waves et Dancer in the Dark appartiennent à Cœur d'or. Quant à Dogville, il est le premier volet d'une trilogie où il filme sa vision de l'Amérique. Il a été suivi de Manderlay (2005) et de Le Direktor (2006). Les trois films de la sélection sont aussi caractérisés par des premiers rôles attribués à des personnages féminins, symboliques. Bess de Breaking the Waves est interprétée par Emily Watson, la chanteuse Björk est Selma dans Dancer in the Dark et le rôle de Grace est campé par Nicole Kidman dans Dogville. L'expérimentation de divers genres, allant de la comédie musicale à la science-fiction et aux films d'horreur ne l'empêche pas de définir des codes cinématographiques qui lui sont propres, marqués par un style épuré et par l'usage fréquent de la caméra portée. Dans le même temps, l'univers de Lars Von Trier n'est pas évident à appréhender. C'est pour cette raison que la Ftcc accompagne son cycle de projections par un week-end technique, animé par le critique Tahar Chikhaoui, consacré à l'analyse filmique de Breaking the Waves.