L'entraîneur du CSS ne semble plus contenir la situation alors que dans le camp «sang et or» on jubile. Si les «Sang et Or» ont confirmé à l'occasion de ce classique leur net regain de forme, empochant au passage trois nouveaux points bien précieux dans le décompte final pour l'obtention du titre, les «Noir et Blanc» n'ont fait par contre qu'exposer au grand jour leurs lacunes. Des lacunes techniques et tactiques qui ne cessent de ralentir le parcours de l'équipe depuis l'entame de la phase retour. La rencontre a été de ce fait déséquilibrée, et les deux cartons rouges, brandis par l'arbitre allemand, Peter Sippel, au nez de Ibrahima Touré et de Hamdi Rouid n'ont fait que compliquer davantage la mission d'un onze sfaxien en perte de vitesse. En fait, l'équipe de Faouzi Benzarti ne pouvait aspirer à un match aussi facile, si bien que la note finale aurait pu être beaucoup plus lourde, eu égard aux occasions nettes de scorer qui se sont présentées à Enramo, Ayari, Wajdi Bouazzi et M'sakni et qui ont été ratées de si peu. La discipline tactique dans le jeu, avec notamment un milieu bûcheur et deux latéraux souvent au four et au moulin, a beaucoup aidé les «Sang et Or» à assurer leur hégémonie territoriale et à venir par des raids successifs bousculer une arrière-garde sfaxienne peu sûre dans ses interventions. Aisance et sérénité des «Sang et Or» L'entraîneur adjoint, Maher Kanzari, n'a pas manqué de reconnaître en fin de match que la rencontre a été plus facile que prévu : «On a gagné les duels et nous étions les meilleurs dans l'occupation du terrain… L'avantage à la marque, réalisé au cours de la première mi-temps, nous a permis d'évoluer à la reprise avec plus d'aisance et de sérénité, d'autant que l'adversaire, en fâcheuse posture ces derniers temps, a eu du mal à retrouver ses repères, notamment après l'expulsion de deux joueurs». Et d'ajouter : «Le chemin du sacre demeure encore long. Les deux points grignotés sur nos deux poursuivants directs ne sont pas suffisants pour croire à la victoire finale dans la course au titre. Il nous faut par contre travailler encore plus et être supérieurs à nos adversaires directs sur tous les plans pour assurer la consécration escomptée». Absence de concentration L'entraîneur Luka Peruzovic a pour sa part imputé la responsabilité de cette nouvelle défaite (la seconde consécutive à Sfax) à des erreurs défensives fatales‑: «On a été puni dès le départ par un but, suite à une faute de marquage. Nous avons certes réussi à égaliser. Mais, de nouveau, les bévues se sont répétées. On a dû payer cash le tribut de cette absence de concentration. Et puis, les deux expulsions de Touré et Rouid nous ont compliqué davantage la tâche. Mais en dépit de ces aléas, nous avions manqué de peu l'égalisation en deuxième mi-temps avant d'encaisser un troisième but, précédé d'une faute de main ! Nous avons joué de malchance. Et c'est bien dommage. Pourtant, nous avons bien préparé le match». Concernant son avenir avec l'équipe, Luka a laissé cette question aux responsables du club, plus précisément à son président : «Si on juge que mon départ pourrait résoudre les problèmes dont souffre l'équipe, je ne manquerai pas de le faire. Je reconnais que la situation qui prévaut est devenue préoccupante», a-t-il conclu. La cote d'alerte En fait, rien ne va plus, ou presque, au sein de l'équipe, placée sur une pente raide depuis l'entame de la phase retour. Les déboires se sont succédé et la manière d'évoluer souvent empruntée et sans jus laisse perplexe quant à la portée du travail de l'entraîneur. Même le côté disciplinaire a connu ces derniers temps une chute vertigineuse avec des cartons brandis ici et là, faisant du CSS l'équipe la plus indisciplinée, avec le bilan peu flatteur de… 7 cartons rouges, sans compter les avertissements. La cote d'alerte est atteinte. Il est urgent de remédier à la situation pour un club de la dimension du CSS, d'autant qu'il entamera sous peu l'épreuve de la CAF, au cours de laquelle il aura à défendre non seulement ses couleurs, mais aussi le prestige du football tunisien. Ce qui est un devoir sacré. Rachid AYADI