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Un envol vers les limbes
Comme moi-même, scintillent les étoiles de Amel Moussa
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 03 - 2010


Comme moi-même, scintillent les étoiles Recueil de poèmes Auteur‑: Amel Moussa Editions‑: Moskiliani 275 p Prix : 17d. Fidèle à ses promesses d'exclusivité, d'originalité et de rigueur, Amel Moussa vient d'ajouter à son actif un nouveau recueil, une nouvelle étoile qui ne manquera pas d'éclairer son horizon et celui de ses lecteurs. Si le titre du recueil suggère le retour vers soi de la poétesse, la réflexion incisive sur les profondeurs abyssales de sa féminité, c'est également et surtout un travail sur la substance poétique que l'on décèle dans cet ouvrage. Sur plusieurs plans. D'abord, il y a la recherche du verbe poétique, de la phrase poétique dont nul n'ignore qu'elle ne révèle pas aussi facilement ses secrets, du moins pas à n'importe qui prétend y accéder. Un voyage initiatique Dans l'expérience poétique de Amel Moussa et depuis La femelle de l'eau (1996), préfacé par le grand Mahmoud Messaâdi, et jusqu'à ce présent recueil en passant par La pudeur des rubis (1998) et Doublement femme (2005) et qui ont été traduits en français et en italien dans une sélection de poèmes, le langage poétique se présente comme un voyage initiatique. C'est un va-et-vient entre le sensuel et le spirituel, sous-tendu par un élan qui confine à l'esprit soufi. Mais sans mysticisme. Car cet élan, la poétesse le fait les pieds sur la terre ferme‑: celle des inégalités, sexistes, sociales, culturelles, celle de l'iniquité. Ce constat est loin d'être direct. Il se démarque des poncifs, des sentiers battus et des pamphlets pour s'élever jusqu'aux limbes de la raison et de la sagesse, de la pureté et de la limpidité, de la justesse et de la précision. C'est une poésie du recueillement, de la méditation sur l'être et son double, sur le moi et sur l'autre. Dans un langage qui se recrée une virginité, une fraîcheur et une féminité à chaque poème, à chaque ligne.

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