M. Kamel Laabidi, président de l'Instance nationale pour la réforme du secteur de l'information et de la communication, a annoncé la composition de l'instance qui comprend MM. Néji Baghouri, Arbi Chouikha, Ridha Kéfi et Hichem Snoussi, et Mmes Kalthoum Kannou et Lina Mhenni, avec la possibilité de l'ajout de deux autres membres à cette instance. Il a indiqué, au cours d'une conférence de presse tenue mercredi en présence d'un grand nombre de représentants des médias nationaux, que cette composition constitue un groupe de travail chargé d'accomplir une mission limitée dans le temps, avec pour principaux objectifs de présenter des propositions et des recommandations concernant l'amélioration du rendement médiatique, la promotion de la réalité du secteur et la création d'instances régulatrices pour résoudre tout litige pouvant surgir entre les médias et l'opinion publique, sans recourir aux tribunaux. M. Laabidi a fait observer qu'il est impératif, dans une première étape, d'évaluer la réalité de l'information et de la presse et de s'inspirer d'expériences similaires, à l'exemple de celles ayant permis à nombre de pays de tourner la page du passé et d'instaurer une information libre et indépendante, à l'instar de l'Espagne, de la Grèce, de certains Etats de l'Europe de l'Est, du Chili et de l'Argentine. Il a précisé, dans ce contexte, que les suggestions et recommandations qui seront avancées après les concertations, seraient soumises à plusieurs parties dont le Gouvernement et le Parlement. De plus, les parties concernées et l'opinion publique seront informées du bilan de l'évaluation. Il a, en outre, insisté sur la nécessité de voir les différentes composantes de la scène médiatique, y compris les journalistes tunisiens à l'étranger, conjuguer leurs efforts, en vue d'atteindre les objectifs de la révolution, de consacrer la liberté d'opinion et d'expression et d'offrir au peuple tunisien une matière médiatique libre et sincère qui puisse répondre à ses ambitions et attentes. M. Laabidi a, aussi, souligné l'impératif qu'il y a à ce que le journaliste assume son devoir, tout en s'attachant à l'objectivité, à l'impartialité et à la déontologie professionnelle pour ne pas perdre sa crédibilité. Il a, d'autre part, déclaré que l'Instance se chargera, en principe, d'émettre son avis sur les demandes de création de chaînes radiophoniques et télévisées, en attendant la promulgation d'une loi spécifique afférente, prévoyant un cahier de charges et fixant les critères d'octroi de ces autorisations. S'agissant de la nature de la relation entre les travaux de l'Instance et ceux de la Commission supérieure de la réforme politique et de la transition démocratique, compétente en matière d'élaboration de projets de loi relatifs à la vie politique, tels que les lois sur les partis et sur les associations, le Code de la Presse et le Code électoral, le président de l'instance que le travail sera complémentaire et qu'il y aura un échange de vues pour parvenir à des lois sectorielles propres à offrir au journaliste des garanties pour le libre exercice de sa profession.