Le flux des réfugiés fuyant la répression en Libye ne cesse de s'accroître d'heure en heure, au poste frontalier de Ras Jedir. Le camp dressé par l'armée nationale et le HCR, comptant plus de 1.500 tentes, est déjà plein. Malgré cela et ce qui existait dans la localité d'Echoucha, à 6 km de la frontière, les secouristes tunisiens se trouvent débordés. Ils lancent un SOS à la communauté internationale pour les aider à éviter une tragédie humanitaire. «Les maladies pulmonaires se répandent sur les lieux et le risque d'une épidémie est grand», nous dit un médecin militaire. Les convois des aides locales qui convergent des quatre coins du pays et la générosité des Tunisiens ne suffisent pas, parce que le nombre des réfugiés est impressionnant. «Il a atteint 38.600 personnes, en une seule semaine», nous confie un officier, à Ras Jédir. Quant au rythme de rapatriement de ces ressortissants, il reste en deçà des espérances. La situation est par conséquent très critique. La tension monte et la pagaille s'accentue au fil des heures. Devant ce spectacle désolant et monotone, de nombreux médias ont changé de camp pour aller voir ce qui se passe à Dhhiba, l'autre poste frontalier avec la Libye où des flux de réfugiés arrivent et entrent dans le gouvernorat de Tataouine. Un pont aérien Les milliers de réfugiés égyptiens, qui étaient à Zarzis ces derniers jours, ont été enfin évacués entre mardi et mercredi pour être rapatriés par voie aérienne de Djerba ou par voie maritime, du port commercial de Zarzis. Un premier navire est déjà parti chargé d'un millier de passagers et on attend l'arrivée imminente d'un autre navire dans les heures qui viennent. Ceux qui étaient à Gabès ont été transférés vers Sfax, pour prendre le bateau «El Habib». Le pont aérien Djerba-Le Caire mis en place a accéléré quelque peu le rythme du rapatriement de ces réfugiés. 35 vols ont été assurés pour la seule journée du mardi 1er mars, et on attend la suite. Sans compter les autres destinations instaurées par la force des choses, notamment vers les pays asiatiques d'une façon générale. Harragas égyptiens Plusieurs ressortissants égyptiens évacués dernièrement de Libye, pour être rapatriés dans leur pays d'origine, ont changé d'avis. Ils ont bifurqué et ont préféré immigrer clandestinement vers l'île de Lampedusa, en Italie. En effet, deux embarcations chargées de quelques dizaines de jeunes Egyptiens ont quitté Zarzis, en direction de la rive nord et de la Méditerranée.