Par Myriam Errais Borges Du fait de la démocratisation de l'enseignement de la culture, tout citoyen est un public potentiel de la culture. Force est de constater que faute de moyens financiers, le public estudiantin tunisien ne consomme pas de produit culturel(1). Pourtant, s'il est un domaine que nos étudiants pourraient investir au lendemain de la révolution tunisienne, c'est bien le secteur culturel. Comment? S'il est du ressort des instituteurs et des enseignants de sensibiliser les jeunes à la culture, n'est-il pas de celui des décideurs, annonceurs et de la société civile de rendre possible la rencontre entre la culture et le public ? D'après C.C Mollard(2), les bons ingrédients du développement culturel sont, et au même titre que ceux du développement politique, «l'investissement, l'entraînement, la décentralisation et la médiatisation». En d'autres termes : de l'argent, de la promotion et du bénévolat ! La crise économique actuelle et la mobilisation des citoyens autour des élections de juillet 2011, nous paraissent propices au développement du secteur culturel. Nous savons en effet que le patrimoine ancestral de la Tunisie peut servir s'il est exploité à bon escient, au développement économique et régional du pays. Nous savons également que la Tunisie regorge d'artistes et artisans de talent. Comme le prône monsieur le ministre de la Culture, M.Azedine Beschaouch, dans une interview qu'il a donnée récemment, le «mariage de raison et d'amour entre le tourisme et la culture» doit se faire. En réunissant patrimoine et artistes autour des routes sites et monuments sites régionaux, le produit culturel ne sera plus en reste et le tourisme tunisien en bénéficiera. Le développement du «produit culturel» résorbera une partie des revendications exprimées par le peuple tunisien, artistes, annonceurs, décideurs et société civile, ceci est une invitation à la mise en place d'actions, en préparation aux élections, pour le développement du produit culturel ! _________________ (1) Rares sont les étudiants qui entament leurs études universitaires en ayant visité le musée du Bardo ou le site de Carthage (2) C.C. Mollard, Ingénierie culturelle (3) En référence au découpage touristique et culturel du pays proposé dans l'ouvrage Confidences de Tunisie 2008, Oikos Diffusion, le Cherche Midi.