Anne Guéguen : les autorités françaises s'efforcent de faciliter le traitement et la délivrance des visas    Ridha Chkoundali : la BCT peut lutter contre l'inflation en encourageant l'investissement dans les énergies renouvelables    Daily brief national du 29 mai 2024: Kais Saïed se rend en Chine    Tunisie Telecom choisit Sparkle pour une nouvelle route de transit IP internationale vers l'Europe    Mexique: Des manifestants attaquent l'ambassade d'Israël à Mexico    Report de l'assemblée générale élective de l'ESS    Handball EST-CA : Répartition égale des billets entre les deux équipes    Roland-Garros : Ons Jabeur face à la colombienne Osorio Serrano au second tour    Qualité des routes et des ports: TOP 10 des pays africains    CONDOLEANCES : M. Ali FERCHICHI    Tunisie : Réserves en devises de la BCT au 28 Mai 2024    MEMOIRE : Mohamed BEN KHEDIJA    Italie : Des députés italiens brandissent le drapeau palestinien au sein de l'hémicycle    EST : Derby, le prochain challenge !    Comment choisir le bon écran solaire pour une protection optimale ?    La Tunisie célèbre la journée mondiale sans tabac    Préparatifs estivaux : La Tunisie prête à accueillir ses ressortissants étrangers    6 morts et 411 blessés dans différents accidents    Vient de paraître – «Nour» aux éditions Arabesques : La vérité de Selma...    Météo : Des nuages passagers sur la plupart des régions    France – Assemblée Nationale: Un député brandit un drapeau palestinien exclu 15 jours    Sotuver : Plus de 170 millions de dinars de chiffre d'affaires en 2023    Limogeage de la secrétaire générale du ministère du Transport    La blogueuse de Kasserine condamnée à deux mois de prison    Une grande crise électrique à prévoir en Egypte ?    Démission d'une haute responsable américaine en désaccord avec la politique envers Gaza    Tunisie – Incendie de la fourrière de Bizerte : Arrestation d'un suspect    Tunisie – Mise fin aux fonctions de la secrétaire générale du ministère des transports    Roland Garros : Ons Jabeur affrontera la Colombienne Camila Osorio    Les températures dépassent les 52 degrés au Pakistan    Hyundai Tunisie reçoit le Label "Best PR" lors de la convention régionale de Hyundai MotorCompany à Jakarta    Renforcement des liens diplomatiques et économiques : Quatre dirigeants arabes au Forum sino-arabe    Goethe-Institut Tunis lance la 3e édition de Ciné Jnina, des projections en plein air du 2 juin au 14 juillet    Mövenpick Hôtel du Lac Tunis : vernissage de l'exposition "Les Trésors Abyssaux" et nomination du nouveau directeur Eric Vittenet    « Récits d'Argile » à la chapelle Sainte-Monique -IHEC : 1.001 briques, la ville dans tous ses états    Dhikra Mohamed, ressuscitée en hologramme, le 6 juin au Théâtre de la ville de Tunis : Un spectacle qui promet de marquer les esprits    Chèque sans provision : la présidence révèle les détails du projet de loi    Journée de l'Afrique: Hommage à d'illustres figures    Secousse tellurique enregistrée au large du golfe de Hammamet    Kaïs Saïed reçoit Khaled Nouri et Sofien Ben Sadok    Kaïs Saïed reçoit le journaliste palestinien Wael Dahdouh    Report de l'audience sur l'affaire d'apologie du terrorisme impliquant Rached Ghannouchi    Le gouvernement fixe de nouveaux avantages fiscaux pour le FCR    Mövenpick Hôtel du Lac Tunis : cocktail de nomination du nouveau General Manager Eric Vittenet    La situation de la FTF au coeur d'une rencontre entre Kamel Deguiche et une délégation de la Fifa    Ons Jabeur se qualifie au second Tour de Roland Garros 2024    Ce que la Palestine apporte au monde : Une exposition de l'institut du monde arabe à l'IFT Tunis    Tunis accueille l'exposition "Ce que la Palestine apporte au monde"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Caïd Essebsi et les médias : La liberté ou les fers
Transition Démocratique - Media Citoyen
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 04 - 2011

On ne naît pas démocrate. On le devient. Mais, à entendre Rousseau, «l'homme naît libre, et partout il est dans les fers». Le paradoxe des révolutions veut que la liberté enfante par moments les servitudes. Même -et surtout- pour ceux qui gouvernent.
Dans son allocution avant-hier au siège de l'Institut arabe des chefs d'entreprise, M. Béji Caïd Essebsi a tiré la sonnette d'alarme. Le constat du Premier ministre du gouvernement provisoire est sans appel : «Un taux de croissance qui frôle 0%, un chômage qui touche entre 500 et 600 mille sans emploi dont 140 mille parmi les diplômés du supérieur et une dérive sécuritaire et médiatique dangereuse».
Soit. Les clignotants sont au rouge. Mais le gouvernement lui-même semble ne pas y voir clair. Il y a dix jours, M. Caïd Essebsi parlait du projet de création de 40 mille emplois. Comme par enchantement, quelques jours plus tard, il parle de la création de 60 mille emplois. Soit une augmentation de 50% en deux temps et trois mouvements. Révolution ou pas, certaines tendances fâcheuses sont toujours de mise dans nos murs : on valse à loisir avec les chiffres. On les interpelle à souhait. Comme le tailleur manie l'étoffe. Au gré des humeurs du prince du jour. Et de ses souverains ciseaux ou prismes déformants. Ainsi font, font, font…
Ceux qui assument la noble tâche de nous gouverner disposent d'une liberté écrasante. Au propre comme au figuré. Ils ne rendent pas compte de leur incurie. Et ils communiquent mal. Ou peu. Ou à côté. C'est-à-dire, d'une certaine manière, faux.
Mais là où le bât blesse, c'est lorsque le Premier ministre du gouvernement provisoire parle de dérive médiatique. Le mot est lâché. A l'instar d'un tigre qu'on ne pourra plus guère dompter. On a beau fouiller dans les dépêches d'agence, nul argumentaire spécifique n'y est étayé. La dérive médiatique décriée est accolée à la dérive sécuritaire. L'association d'idées n'est guère fortuite.
Les journalistes souscrivent volontiers à l'existence de la dérive médiatique. Mais ils voient la moitié du verre vide là où M. Essebsi la voit pleine. On le sait depuis toujours dans notre pays. Les journalistes ont bon dos. On les incrimine indistinctement de tous les maux. Ils subissent, se taisent et ravalent leur ressentiment. A leur corps défendant. «En face», il n'y a pas d'interlocuteur. Rien que des accusateurs. En vérité qu'ont fait les deux gouvernements provisoires pour promouvoir les nouveaux médias après le 14 janvier 2011 ? Rien et rien. On oublie autre chose : encore rien.
Rien que de vagues promesses. En prenant soin de faire semblant. Ou, à défaut, d'accroire. Faire comme si en somme.
La dérive médiatique. On aurait souhaité être éclairé par la lanterne de M. Caïd Essebsi à ce propos. Or de l'avis unanime, la plus grande dérive médiatique est le fait du gouvernement. Bientôt trois mois depuis la Révolution du 14 janvier et encore, hélas, point de médias nouveaux. Ou très peu. Côté non-octroi des autorisations de radios et chaînes TV, on renoue avec les performances à 100 pour cent du régime déchu. Certains mauvais plis ont la peau dure. L'enjeu tordu de la proie et de l'ombre perdure. Toujours dans l'impunité.
Le plus fort abuse de son statut privilégié à bien des égards. On n'y peut guère. On escompte son imparable verdict. Et puis, entre-temps, il y a comme un rappel à l'ordre accusant l'enceinte médiatique de dérive. Dans certaines situations, la guerre finit faute de combattants. Ici, c'est du pareil au même.
Bref, on aurait voulu éclore un autre discours. D'abord cohérent. Puis davantage conséquent. Enfin, moins délirant à l'endroit d'une enceinte médiatique que certains éliraient volontiers au poste de bonne à tout faire.
Et à défaut de ferrailler avec le gouvernement, les journalistes ressentent les fers. L'opinion n'est guère en reste. Elle réclame son droit à une nouvelle presse critique et libérée des entraves. En vain.
Révolution est parfois synonyme de confusion. Bien souvent là où on s'y attend le moins. C'est jour du Seigneur, on peut oublier, mais le pardon est une affaire de principe. Un vrai privilège. Décidément, on n'en sort pas !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.