En ces jours de grande chaleur, signe avant-coureur d'une saison estivale caniculaire, la question de l'hygiène et de la propreté de l'environnement semble poser autant de difficultés à plus d'un titre. Dans la foulée des sporadiques grèves et sit-in à n'en plus finir, l'action municipale en pâtit, ainsi que l'esthétique des espaces. La pollution gagne ainsi du terrain et les ordures ne cessent de s'amonceller. Dans la capitale, les sacs noirs chargés de déchets et de résidus ménagers sautent aux yeux des passants. Jetés pêle-mêle, jonchant les rues et les avenues, ils ne cessent de s'empiler partout, sans que la municipalité de la place bouge le petit doigt. Partout au centre- ville et ses environs, les scènes sordides sont à déplorer et les odeurs fétides ne manquent pas d'étouffer les esprits paisibles et d'empester l'air. Avec ces multiples décharges anarchiques qui s'accumulent à perte de vue, envahissant tout un réseau urbain en pleine activité, et face à pareille mentalité de négligence et d'incivisme, l'on risque de vivre un été infernal. Un été assez favorable pour accueillir des flux ingérables de moustiques qui n'auraient pas honte de nous chanter «dégage!». En revanche, face à l'immobilisme des éboueurs et à la non-réaction des services municipaux de Tunis et de certaines autres communes, plusieurs groupes de citoyens ont pris l'initiative de procéder, eux-mêmes, au ramassage et au transport des déchets éparpillés cà et là. Des campagnes de propreté ont été volontairement engagées dans un esprit marqué de responsabilité et de conscience collective. Cela émane d'une conviction profonde que l'action communale est avant tout une œuvre collective.