Le «mini-zoo de Sakhr El Matri» en renfort… vec sa superficie de 11 hectares, le parc zoologique du Belvédère continue de camper remarquablement son double rôle de générateur d'oxygène et de pôle d'attraction animal. Un rôle qui ne semble pas faiblir, malgré les épreuves du temps. C'est d'autant plus vrai que, depuis son entrée en fonction en 1967, ce parc n'a de cesse de chasser les rides, en s'offrant des bains de jouvence qui constituent — il est vrai — la condition sine qua non de la conservation de son titre flatteur de «Number one des zoos tunisiens». «L'innovation reste notre devise», soutient l'homme fort du parc, le Dr Amor Enneïfer, qui semble s'attacher à son petit Eden avec l'affection et l'amour que voue un père de famille à sa progéniture. Vétérinaire averti, le maître des lieux a fait de l'équilibre qualité-quantité son cheval de bataille. «Tout en tâchant, explique-t-il, de renforcer l'effectif de la faune, nous avons toujours attaché une extrême importance au bien-être des animaux, en leur assurant les meilleures conditions d'hébergement et l'alimentation saine et fortifiante afin de garantir leur reproduction». D'où une…formidable explosion démographique illustrée aujourd'hui par la présence de pas moins de 160 espèces animales réparties comme suit : 57 mammifères, 95 oiseaux et 8 reptiles. Loin, très loin devant les 68 espèces existantes il y a dix ans. Accouchements… par césarienne ! Cette hausse continue du taux de natalité est également motivée par l'entretien quotidien assuré à la faune par un personnel composé de 24 ouvriers, sans compter les trois vétérinaires qui connaissent les animaux du zoo comme leur poche. Eux qui s'occupent, entre autres tâches, des opérations d'accouchement des bêtes. Celles-ci qui se déroulent dans une «maternité» équipée de matériel médical moderne ne manquent pas souvent d'anecdotes. En ce sens que «l'état de santé de certains animaux nécessite parfois des opérations par césarienne», selon le Dr Enneïfer, qui peut s'enorgueillir de la réussite de ces opérations délicates, zéro décès au compteur ! Et comme le train de la reproduction continue de siffler au zoo, voilà qu'on enregistre la naissance récente de nouveaux-nés dans les familles des lions, des zèbres, des singes, des sangliers et des dromadaires…en attendant d'autres renforts. Quid des espèces manquantes ? Seule ombre au tableau de la communauté du zoo : l'absence criarde des éléphants et des phoques. «Effectivement, ces deux espèces nous manquent encore», affirme le patron du parc, qui impute cela à des problèmes d'importation. «Aller acquérir ces animaux en Afrique du Sud, explique-t-il, est un véritable calvaire sur les plans administratif et financier, dans la mesure où cela nécessite inéluctablement d'interminables opération de capture et de domestication des bêtes, outre les problèmes d'absorption des avions militaires mobilisés pour leur importation». Que faire alors, quand on sait qu'un zoo ne vaut presque rien sans la silhouette colossale d'un éléphant, de l'aveu même d'un père de famille habitué des lieux ? Réplique du Dr Enneïfer : «Que nos amis du zoo se rassurent, car ce problème sera incessamment résolu, Incha Allah». Une consolation quand même : l'arrivage dernièrement d'un couple de guépards importé d'Afrique du Sud, en attendant le débarquement d'un contingent de 50 singes, à titre de don du zoo de la ville de Cologne (Allemagne). De toute façon, notre zoo national reste prêt à accueillir de nouveaux venus parmi la faune, et cela grâce à l'aménagement, en vue de leur exploitation, d'espaces pour les animaux, y compris justement les éléphants. Renforts de taille La capacité d'accueil du parc est d'ailleurs telle qu'on y a enregistré récemment le débarquement presque inespéré d'un tigre, d'un guépard, de trois tortues géantes, de quatre chèvres, d'un dromadaire et des animaux de ferme. Tout ce beau monde faisant partie du «mini-zoo» implanté jusque-là dans la résidence du gendre de l'ex-président, en l'occurrence Sakhr El Matri ! Des renforts de taille qui tranchent avec les passions et fantasmes personnels au profit de l'utilité publique. La reprise Financièrement maintenant, il est réconfortant de constater que le zoo du Belvédère, touché par les retombées de la révolution du 14 janvier, a vite fait de retrouver son aura, avec une belle percée enregistrée ces derniers jours, sous la forme de la reprise de l'affluence populaire. «Non, on ne peut pas se passer de ce lieu qui reste notre pôle d'attraction idéal», nous confie un père de famille accompagné de ses enfants. «Bien évidemment, nous lance une autre habituée du zoo, nous aimerions bien renouer avec ces éléphants qui nous manquent beaucoup aujourd'hui. N'empêche que cet espace verdoyant n'a pas son égal, qu'on soit écolo ou pas». Il est vrai que le parc s'est offert récemment un coup de lifting avec notamment l'aménagement de nouveaux blocs sanitaires, l'embellissement des allées et l'amélioration des abris des animaux, l'objectif final étant l'augmentation du nombre des clients et par là, pourquoi pas, l'amélioration des recettes enregistrées l'année dernière (490.000 dinars).