Une petite pause. On passe de l'histoire au présent. L'état des lieux est lamentable. Voilà quelques idées. A une seule condition : que les hommes changent Si la boxe tunisienne vit ces dernières années un fiasco, il est intéressant de s'interroger sur le pourquoi d'une telle faillite pour tenter de trouver des solutions. La boxe doit obéir à une formation et un encadrement des plus stricts. Cela sans parler de la discipline et de la rigueur à observer de la part du boxeur lui-même. Pour ce faire, nous nous permettons d'apporter des éléments qui pourraient contribuer à promouvoir la boxe tunisienne. Cause du malaise Il est un fait patent : la technique disparaît de plus en plus et fait place à la bagarre. Si la boxe continue de la sorte, elle cessera d'occuper la place qui lui revient au sein de la gent sportive. La Fédération tunisienne de boxe a reçu du MJES une délégation de ses pouvoirs pour réglementer, organiser et diriger la boxe. Elle a donc une responsabilité à assumer dans ce domaine et faillirait à sa tâche si elle n'envisagerait pas des mesures aussi urgentes qu'importantes pour remédier à cet état de choses. • Trois quarts des boxeurs amateurs dans notre pays ne savent pas boxer et ne le sauront jamais. • La plupart de nos professionnels n'ont pas leur place sur un ring, ou n'y ont plus leur place pour cause de niveau insuffisant • Les quelques nouveaux professionnels de la dernière décennie étaient indignes de recevoir l'autorisation de passer «pros» vu leur insuffisance technique et leur manque de performances. Pour les spécialistes dans ce domaine — hélas ils ne sont pas beaucoup —, la situation de la boxe chez nous est alarmante, voire dangereuse!!! La cause en est simple : l'inexistence de bons instructeurs! Les conséquences de cette défaillance rejaillissent sur les boxeurs que l'on fait combattre sans être au fait des premiers principes de la boxe. Des conditions devraient être dorénavant imposées aux instructeurs pour les obliger à travailler alors qu'une fois l'examen passé et forts de la licence d'animateur sportif ou soi-disant d'entraîneur diplômé, (premier ou deuxième degré), ils se consacrent surtout à la recherche de combats faciles, ne s'occupant plus de la question technique qu'ils délaissent au point de ne plus se souvenir de l'enseignement reçu au cours de leur stage. Devoirs des techniciens Obligation de stage d'une durée de quinze jours pour les entraîneurs stagiaires ou animateurs de boxe avec examen à l'issue du stage. S'il est reçu, l'entraîneur stagiaire obtiendra l'autorisation d'enseigner pour une période de trois années à l'issue de laquelle lui sera attribuée une licence d'entraîneur ou d'animateur de boxe diplômé. Dans le cas contraire, nouveau stage de quinze jours, à la suite duquel un nouveau délai d'un an lui sera accordé pour juger du travail qu'il aura accompli. Si celui-ci est satisfaisant, il recevra le diplôme d'entraîneur. — En cas d'échec, il ne pourra plus enseigner la boxe. Recyclage Tout animateur, entraîneur ou professeur diplômé devra participer à un stage obligatoire d'information et de perfectionnement d'une durée de huit jours, et cela tous les ans. — Ceux qui ne se présenteraient pas à la convocation pour ce stage se verront privés de leur licence jusqu'au moment où ils auront satisfait à cette obligation… — Toutes les facilités leur seront accordées quant au choix de la date, compte tenu des possibilités d'organisation des stages. Evaluation — Les examens pour l'obtention du diplôme de professeur ne seront ouverts qu'aux seuls entraîneurs ou animateurs diplômés, ayant trois années d'activité dans cette fonction et dont la valeur aura été reconnue par les résultats obtenus. Le diplôme de professeur consacrera donc la valeur d'ensemble de l'instructeur, donnera à la fonction tout le lustre qu'elle mérite et à la boxe la place qui lui revient. Seuil technique — Interdiction au professeur de présenter sur un ring de combat et cela pendant un délai de six mois tout boxeur qui aura fait preuve d'indigence technique lors d'un combat. Ce délai de six mois sera utilisé pour apprendre en salle les principes techniques élémentaires. — L'instructeur pourra faire appel de cette décision. Dans ce cas, le boxeur sera convoqué pour exécuter une ou deux reprises d'entraînement devant une ou plusieurs personnes qualifiées désignées. — Les officiels signaleront le nom du ou des boxeurs insuffisants au délégué de la réunion et celui-ci les mentionnera sur les procès-verbaux (l'un de ces PV doit être remis à la FTB aussitôt la réunion terminée). L'interdiction temporaire sera prononcée seulement après que le directeur technique ou le conseiller technique aura vu les boxeurs signalés à l'entraînement et si cette visite confirme les faits. Retrait Retrait de licence avec tout ce que cette mesure comporte à l'entraîneur ou animateur stagiaire ne se présentant pas à une convocation à un stage. A noter que la FTB use toujours de patience et tient compte de certains empêchements justifiés pour reporter le stage… Passage Il apparaît indispensable de revenir à une conception plus saine du passage des amateurs dans les rangs professionnels, en fixant notamment le pourcentage maximum de «seconde série» qui pourront être retenus chaque année, être beaucoup plus sévère pour le classement des boxeurs et surtout en première série. Tout se tient et s'enchaîne, si l'entraîneur, instructeurs et animateurs (qu'importe la nomination) travaillent en harmonie pour relever la technique, il y aura là un plus grand nombre de boxeurs de qualité. La boxe amateur sera pourvue d'éléments de valeur et la boxe professionnelle y trouvera son compte. En résumé, plus il y aura d'amateurs de classe, plus la FTB autorisera le passage chez les «pros». Autre point important : dépêcher aux ligues régionales des spécialistes de la Commission technique de la FTB (inexistante actuellement !) qui visiteront les salles d'entraînement. Ceux-ci rendront compte de l'enseignement donné. Interdiction de «fausse-garde» dans les compétitions de «novices» et «premier round». La fausse garde dans une compétition de premier round, c'est un boxeur qui a été engagé sans avoir reçu la moindre leçon. L'instructeur diplômé qui présente un jeune boxeur «fausse garde» est indigne de son diplôme. En conclusion, il faut que le bureau fédéral (si on a un bureau compétent !) ou plutôt la Commission technique adopte sans retard les mesures de salut pour la boxe. Il est indispensable que ceux qui vont être appelés en stage sachent dans quelles conditions ils vont être acceptés. On ne peut plus ajouter aux entraîneurs existants de nouveaux animateurs qui auraient les mêmes conceptions que leurs prédécesseurs. Il est évident qu'un tiers au moins des boxeurs se manifeste d'une façon lamentable sur les rings. Ces jeunes (débutants) devraient être autorisés à combattre à nouveau. Il est urgent d'agir dans le sens demandé. Gratification Si la boxe plonge, c'est qu'il y a quelque chose qui manque. L'instructeur devrait toucher une subvention d'ailleurs, cette subvention existait autrefois, mais hélas, elle a disparu! Bref, il faut que le rapport du conseiller technique (un poste qu'il faut créer absolument) apporte des nouveautés constructives. A en croire certains, la crise de la boxe est mondiale. Il faut essayer de bien faire et de mettre en pratique toutes les bonnes idées émises, se rappeler aussi que le jeune qui vient à la boxe a déjà en tête l'idée de devenir professionnel plus tard. Si une fédération professionnelle se montait, l'élément amateur disparaîtrait certainement de la FTB dans une proportion de 90%, mais il faut penser sérieusement au professionnalisme. C'est le rêve de tous les boxeurs. Là encore, c'est un problème à réviser puisqu'il y a «soi-disant» un groupement professionnel!? Dans des délais brefs et avant 2012, il faut s'intéresser au problème de l'enseignement. Le jugement joue un rôle important, mais si l'on fait sentir aux instructeurs qu'ils doivent travailler et, en conséquence, présenter de meilleurs boxeurs, la besogne des arbitres sera facilitée. Si ces derniers suivaient strictement les règlements, que de réunions se termineront tard! Donc, la responsabilité à rechercher en premier lieu est celle de l'enseignement. D'autre part, le professeur n'a pas à abandonner ce qu'il aime, même s'il y a de mauvais juges… Dans notre pays, l'arbitre de boxe est bien récompensé par rapport à ses homologues dans notre continent africain. C'est devenu très intéressant! Mais il reste encore à améliorer le niveau des arbitres… Combien de petits boxeurs (lors des championnats ou de la coupe) sont victimes de mauvaises décisions et finissent par être écœurés. A notre avis, le projet serait à codifier avec une question du jugement parallèle à celle de l'enseignement. Rappelons qu'on ne façonne pas un arbitre! L'arbitre se fait lui-même. Certes, on peut essayer de lui inculquer des principes indispensables, mais c'est par l'expérience du ring qu'il pourra s'améliorer. Il est temps de réviser tout le système de la boxe chez nous… Allons-y maintenant, il ne reste pas beaucoup de temps… 2012, c'est demain.