Les amateurs de théâtre se sont rendus nombreux à l'ouverture de la 5e édition du Festival du rire, qui a eu lieu mardi dernier au Théâtre municipal de Tunis, pour assister à la pièce théâtrale française Le président, sa femme et moi. Ecrite et mise en scène par Bernard Uzan, l'œuvre raconte l'histoire d'un président français (Thomas Brawoski) qui fait appel à un sosie pour le remplacer et accomplir ses tâches. Ressemblant spectaculairement au chef de l'Etat, un modeste vendeur de canapés (Antoine Girard) a été choisi par les services secrets, via ordinateur, pour assumer ce rôle. Tout se «joue» dans les bureaux de l'Elysée au décor qui en impose, avec les deux conseillers proches du président, le colonel Tanguy et son adjointe Avril, qui se chargent de former le sosie, de le briefer quant à la la nature de sa mission et de lui apprendre comment se comporter. Le marchand de canapés se confronte alors à des situations insolites et comiques, dont le face-à-face avec l'épouse du chef de l'Etat, Isabelle Martini, une blonde sculpturale qui est toujours munie de sa guitare (l'allusion à Carla Bruni est claire). Se trouvant en présence d'un homme qui n'est pas son mari, elle entre dans le jeu et entraîne son protagoniste dans des situations abracadabrantes pleines de malentendus, d' insinuations et de quiproquos provoquant des rires aux éclats de l'assistance. Le rôle du président, brillamment incarné par Michel Guidouni, qui ressemble beaucoup à Sarkozy, dévoile son talent d'imitateur hors pair du chef de l'Etat français, dont il nous a donné déjà un aperçu dans Notre cher président. En tout cas, ce comédien nous a présenté, avec sa partenaire, une image loufoque du couple présidentiel. La pièce qu'on peut considérer comme une parodie politique, met en relief les différents aspects du quotidien d'un président, particulièrement dans sa vie de couple. Satiriques et fort critiques, les deux héros s'en sont donné à cœur joie pour tourner en dérision le pouvoir et ceux qui le détiennent, au grand bonheur du public, même si la pièce (deux heures) nous a paru un tantinet longue.