• Le groupe de terroristes comporte neuf lieutenants, entre Tunisiens, Libyens et Algériens • Arrestation de deux Libyens La Presse — Après l'élimination de deux de ses principaux lieutenants, dont un membre du conseil de la choura, par les forces de sécurité et l'armée nationale, Al Qaïda a reçu un coup très dur, mais pas fatal, dont elle ne pourra probablement pas se relever de sitôt. L'opération réussie menée, mercredi, dans la paisible localité de Rouhia, à Siliana, a, certes, confirmé l'efficacité du système de sécurité nationale, permettant cependant de révéler la haine et la détermination de l'empire du mal à tuer et à perpétrer des attentats meurtriers partout dans le monde. D'ailleurs, les deux barons de la mort et de la pègre que les services de sécurité et de l'armée nationale ont abattus dans une grotte non loin de la petite cité de Rouhia, après leur dénonciation par les citoyens, sont des terroristes notoires connus et poursuivis par les forces de sécurité depuis 2003, d'autant plus que le groupe auquel ils appartiennent a agi dans plusieurs pays du monde, notamment en Afghanistan, avant de s'établir dans un maquis à l'Est de l'Algérie où les services de sécurité de ce pays frère mènent encore une traque sans merci contre des éléments terroristes dangereux et échangent régulièrement les informations avec leurs homologues tunisiens sur leurs mouvements et leurs activités ainsi que sur leurs desseins criminels. Le groupe en question est d'ailleurs en étroite connivence avec celui qui a tenté de mener, en vain, des actes terroristes déjoués en Tunisie à Soliman il y a trois ans. Il se serait vraisemblablement infiltré, il y a quelques jours, dans le pays, via la région de Kasserine, du côté de Jbel Labiedh, avec un total de neuf lieutenants munis d'armes de type kalachnikov, de matériel de communication sophistiqué et de charges explosives qu'ils comptaient utiliser pour perpétrer des attentats terroristes en Tunisie, avec comme destination la ville de Bizerte. A Kasserine, comme à Rouhia, la colère des citoyens est grande et leur détermination à barrer la route à tous les criminels qui comptent faire du mal à notre pays en cette période où il vit aux couleurs de la révolution. Certains citoyens considèrent même que l'élimination d'une partie du groupe montre l'urgence de la vigilance face aux forces du mal et de la mort et estiment probable la complicité de certains éléments dans le pays avec le groupe terroriste, s'interrogeant sur son mode opératoire, son système de communication, de ravitaillement et de logement, même si l'histoire a montré que les membres d'Al Qaïda sont toujours prudents et privilégient l'installation dans les maquis, les montagnes et les grottes désertées, à l'abri des regards de la population afin de n'éveiller aucun soupçon. L'homme fort du groupe, toujours recherché par les services de sécurité, est Nabil Saâdaoui alias Abou Al Gaïth, serait resté dans la montagne, selon le témoignage de deux Libyens arrêtés également par la sécurité et actuellement interrogés par la brigade de lutte contre le terrorisme, à la suite d'une commission rogatoire accordée par le juge d'instruction auprès du Tribunal militaire du Kef qui enquête sur cette affaire. Ce groupe dangereux se serait aussi établi dans la zone de Boukhil, dans le Sahara algérien et effectue des déplacements fréquents dans les Aurès et en Kabylie où il se cache et s'entraîne. Il comporte des tireurs d'élite, des artificiers en armes automatiques et en bombes et est doté de moyens de communication par GPRS des plus modernes (communication par satellite). Il est également aguerri aux techniques de combat, de fabrication, d'utilisation des charges et des bombes explosives. Selon les premiers éléments de l'enquête, seuls deux membres du groupe ont pris part aux affrontements de mercredi qui ont permis leur élimination. L'un d'eux est connu sous le nom de code Tarek Ibn Ziad, et l'autre d'Abou Soufiane. Cinq autres terroristes, dont trois Algériens, sont activement recherchés alors que l'on a appris que les deux libyens arrêtés se sont introduits avec le même groupe illicitement avec de faux passeports appartenant à des personnes décédées et devaient se rendre en territoire libyen pour combattre aux côtés d'Al Qaïda contre le régime de Tripoli. L'enquête suit son cours pour déterminer les responsabilités et identifier d'éventuelles complicités dans cette affaire qui, fort heureusement, a montré la maturité du peuple tunisien et sa volonté de préserver l'intégrité de son territoire. Un grand hommage aux deux militaires tombés au champ d'honneur. Que leurs âmes reposent en paix.