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Constitution : un référendum pour le peuple tunisien
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 05 - 2011


Par Mustapha STAMBOULI *
Le peuple tunisien, à l'initiative de sa jeunesse, a mis à bas le régime dictatorial issu du coup d'Etat du 7 novembre 1987. Ce fait historique, qualifié de révolution, soulève des questions gravissimes qui engagent l'avenir de la Tunisie.
Le choix présent d'une Constituante censée tracer un parcours démocratique, cohérent et adéquat, héritier du mouvement révolutionnaire initié le 17 décembre 2010, constitue à la fois une aberration et une imposture.
Aberration : le système électoral retenu pour la Constituante préconisant un vote à un seul tour et à la proportionnelle est plombé par l'introduction de la notion du maximum de reliquat qui privilégie sans conteste les partis dominants. Ainsi, la proportionnelle est dépouillée de son caractère juste, elle n'est qu'une vitrine de communication et de démagogie. Ce mode de scrutin favorise, à l'évidence, les partis politiques disposant de moyens financiers et logistiques importants leur permettant de mobiliser leurs partisans et l'électorat captif.
Imposture: les jeunes, d'acteurs vivants, agissants de la Révolution, le peuple, se voient transformés en figurants passifs d'une comédie constitutionnelle écrite d'avance sans eux au profit d'une classe politique contre-révolutionnaire dans sa majorité qui n'a en rien participé à la Révolution. Ont-ils affronté les balles et les matraques ? Se sont-ils joints aux manifestations ? Ont-ils scandé «dégage» à Ben Ali‑? Ont-ils revendiqué la liberté, la dignité et le droit au travail pour tous ? Non. Et pourtant, ceux-là mêmes vont recueillir les fruits du combat des révolutionnaires pour imposer un Destour et un Destin non conformes aux aspirations progressistes du peuple tunisien. Est-ce pour un tel "avenir" que la jeunesse s'est sacrifiée ? Est-ce pour cela que le peuple tunisien a adhéré à la révolution et s'est engagé … pour risquer de subir une seconde fois un régime totalitaire, sans vision socioéconomique, avec un seul projet : l'anéantissement de tous les acquis sociétaux de la Tunisie depuis la libération du pays du colonialisme le 20 mars 1956.
Imposture aussi : aucun parti politique récent ne bénéficie de fonds nécessaires ou de subventions publiques pour assurer une campagne électorale porteuse de son programme auprès du peuple, aucun parti nouvellement créé ne dispose d'une logistique adéquate pour organiser dignement une campagne électorale et rencontrer les électeurs et électrices sur le terrain. En outre, la sécurité des militants et des citoyens et citoyennes est-elle assurée à ce jour à travers le pays ? Non, en rien.
Imposture encore : la toute démagogique, bonne/fausse idée de parité Homme-Femme n'est qu'un leurre, eu égard à la réalité. Tous les pronostics faits à ce jour sur cette question montrent qu'au plus 10 à 13 % de femmes siégeraient à la Constituante; ainsi, seules les femmes issues des partis dominants y auront accès. Peut-on croire que des femmes représentant des idées conservatrices vont investir l'espace public pour défendre leurs sœurs et leur lutte pour l'égalité Homme-Femme ?.
Cet état de fait, imposé au peuple comme alternative unique doit et peut être interrompu au profit d'une feuille de route réaliste, juste et réfléchie tenant compte des conditions présentes, objectives du pays : la possible et probable mainmise totale d'un courant politique conservateur sur la Tunisie et le risque d'un dérapage sécuritaire incontrôlable qui pourrait rapidement dégénérer en soulèvement non maîtrisable eu égard au délabrement et à la déstructuration du système sécuritaire du pays.
A notre avis, seule s'impose la démocratie directe pour choisir la future Constitution. Seul s'impose un référendum où seraient proposés plusieurs choix de société et où chaque citoyen, chaque citoyenne décidera de son destin personnel et du destin collectif de la Tunisie. Personne ne pourra accaparer le droit à la naissance d'une nouvelle République.
La Tunisie compte de nombreux hommes et femmes formés en droit constitutionnel aptes à rédiger, en l'espace de quelques semaines, voire quelques jours, un éventail de projets de Constitution (du régime présidentiel au régime parlementaire avec toutes les combinaisons intermédiaires) en s'inspirant, pour le contenu invariant, de la Constitution de 1959 et en innovant pour instaurer une démocratie directe et une vraie décentralisation dans le but d'initier une citoyenneté et une gouvernance participatives (à l'instar du modèle helvétique) répondant aux aspirations du peuple souverain qui optera démocratiquement pour l'une des variantes soumises à son vote. Ce référendum pourrait avoir lieu fin septembre prochain.
Fort d'une réponse claire, massive et populaire, le pays pourra organiser, après ce référendum, dans les plus brefs délais (avant la fin de l'année 2011) et dans la sérénité, des élections présidentielles, législatives et municipales, parées de légitimité et de transparence.
Ce processus de référendum suivi d'élections s'inscrit dans la mouvance révolutionnaire du 17 décembre 2010 et met un terme définitif à toutes sortes de complots et conspirations internes et externes.
Le peuple a fait sa Révolution, le peuple doit faire sa Constitution. Vive la République.
M.S.
* (Ingénieur ENIT/EPFL - Expert international en planification de développement)


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