Le système du tennis tunisien est complètement à revoir. La faute est partagée. Ce qui compte, c'est de donner des solutions On n'arrête pas de polémiquer, ces derniers temps, sur le tennis tunisien. Ons Jabeur est un nom qui revient sur toutes les langues. Cette championne, qui s'apprête à négocier le Wimbledon juniors dans quelques jours, est un sujet d'actualité, après son sacre gagné à Paris. Peut-on résumer le tennis tunisien en la personne de Ons Jabeur? Peut-on réduire un système qui fonctionne depuis des années avec ses bonnes et ses mauvaises choses en la personne de Ons Jabeur? A notre avis, c'est exagéré. C'est une approche réductrice qui ne met pas en exergue les vrais problèmes du tennis en Tunisie. Il faut aborder la question autrement. C'est tout un système qui fait intervenir, non seulement la fédération, mais aussi les clubs, les joueurs, les entraîneurs et les parents (une composante qu'on escamote!). A chacun ses défauts qui peuvent expliquer l'état actuel des choses. Qui a tort et qui a raison? Personne ne peut vous affirmer exactement la réponse. Chacun fait son travail On ne défend personne. On expose un point de vue basé sur une lecture approfondie de l'évolution du tennis tunisien lors de cette dernière décennie. La question n'est pas de savoir si ce bureau fédéral doit continuer ou non. Seule la loi peut trancher. Et la tutelle a donné «raison» à la FTT contre les clubs qui réclamaient son départ. Est-ce qu'on va en parler pendant une éternité? Chacun a le droit de donner son point de vue et de critiquer, mais on doit aussi accepter l'avis contraire. Demain, on aura des élections et un nouveau bureau fédéral qui va monter au créneau. Ce jour-là, va-t-on dire que tous les problèmes du tennis tunisien vont être résolus? Ce qui compte le plus, c'est que chacun fasse son boulot. La fédération, oui, en tant qu'agent fédérateur qui donne l'impulsion aux clubs et aux joueurs. Mais aussi ces mêmes clubs, et ces entraîneurs dont les rôles sont aussi importants. Il y a d'énormes défauts dans le système du tennis en Tunisie : joueurs mal formés, moyens financiers misérables, entraîneurs compétents peu disponibles, rupture entre direction technique et certains clubs, joueurs qui décident de passer à l'étranger et de fuir les sélections, mécanismes obsolètes de prospection et de formation des jeunes, disparité entre grands et petits clubs… Nous pensons bien que le moment est venu d'ouvrir ces dossiers et proposer des solutions. Sans argent, sans sponsors qui doivent saisir la visibilité dans les tournois qui se déroulent en Tunisie, sans révision des actuelles méthodes de travail à la Fédération et aux clubs, les choses ne peuvent pas avancer. Aujourd'hui, les talents ne manquent pas. Faut-il encore rappeler que Ameur Belhassane, Skander Mansouri, Slim Hamza, Ahmed Triki, Aziz Dougaz, Aziza Berriri, Moez Chergui, Romeila Zhir, Farah Baklouti (on a oublié d'autres noms!), voilà des jeunes qui ont pris la «relève sportive» et qui réclament une place au soleil. Donnez-leur plus d'intérêt chez leurs clubs et chez les sélections. Même s'il y a la bonne volonté, beaucoup reste à faire. Ça ne peut être débattu qu'entre fédération et clubs en présence de techniciens qui s'y connaissent vraiment. On oublie une autre composante qu'on n'a jamais évoquée : les parents, ce sont de vrais militants, pourvu qu'ils dépensent d'énormes fonds pour financer les équipements, les entraînements et les déplacements de leurs enfants. Mais le véritable problème, c'est que beaucoup de ces parents mettent les pieds sur les courts et se substituent aux entraîneurs. Tous les parents vous diront que leurs enfants sont lésés, et qu'ils sont des champions-nés! Laissons les structures techniques faire leur travail tranquillement. Faute d'autorité légitime des techniciens, le tennis tunisien sera toujours otage de ses maux.