Par Mehrez Ben Saïd «Moutakead» ? A l'oral, le mot arabe retraité est traduit par certaines langues malveillantes: meurs assis; ça choque, ça ennuie et donne au retraité des soucis. Car il est déjà fragilisé psychologiquement, alors à ces détracteurs, je réponds : «Je suis en retraite et je ne baisse pas la tête malgré l'orage et la tempête». Le retraité, qui a tant bossé dans les mines, les usines, les champs, les salles de classe, les bureaux les laboratoires et ayant vécu de vrais déboirs, des fin qu'il atteint l'âge du départ, on le déclasse, on l'oublie, personne ne se souvient plus de lui, ni ses collègues ni ses amis. Il n'embrasse que l'ennui, récolte les soucis et se trouve en proie à la solitude, aux maladies sous l'indifférence totale de certains cœurs arides. Pis encore, certains retraités désespérés baissent la tête et se dirigent malgré eux vers des asiles psychiatriques. Heureusement, nous, en tant que citoyens arabo-musulmans, nous avons encore un certain respect pour les femmes et hommes âgés. On ne les délaisse pas, on les réchauffe par nos soins et affection. Mais de nos jours, si l'homme et la femme travaillent tous les deux et confient même leurs enfants à des garderies, peuvent-ils servir encore la grand-mère, la mère, le grand-père, le père? Difficile de le faire si on travaille de l'aube au crépuscule. Certains de ces vieilles et vieux finissent même dans des asiles. Et c'est là que peut intervenir la société civile qui doit être «la conscience» de la société, surtout au profit des couches défavorisées matériellement et moralement. D'où la création de certaines associations de bénévolat généreux et courageux. Et c'est dans ce contexte que, nous retraités de Métline, nous nous sommes mis d'accord pour créer une association d'ordre social qui s'intéressera désormais à des dizaines de retraités d'ici ou venus de l'étranger, nos chers émigrés. Oui, les retraités qui ont atteint les 60 ans sont encore utiles à la société. Avoir 55 ou 60 ans et même 85, à voir notre président et Premier ministre nous gouverner sans plier, on ne peut, nous les retraités, que résister au lieu de s'effrayer et abandonner... L'essentiel c'est d'avoir un esprit jeune. «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait». Oui, les jeunes ont besoin de la sagesse des retraités et ces derniers ont besoin de leur dynamisme. Ne sont-ils pas complémentaires? Alors prière, sachons tous que les retraités d'aujourd'hui, c'étaient les jeunes d'hier, et les jeunes d'aujourd'hui seront les vieux de demain. Alors restons sur le même chemin, nous avons besoin les uns des autres aujourd'hui et demain, ayant tous le même destin.