Quelle stratégie et quelles préparations de nos élites à quelques mois des Jeux olympiques de 2012 ? Le problème de l'élite en Tunisie n'a jamais été résolu. Nous ne prétendons pas pouvoir le faire, aujourd'hui, mais il est grand temps qu'on se penche dessus sérieusement. Nous ne pouvons pas nous substituer à ceux qui sont censés trouver le cadre juridique, économique et social dans lequel pourra évoluer l'élite. Notre apport se veut journalistique et pour cette raison, nous avons voulu traiter cette question à quelques mois des prochains Jeux olympiques de Londres 2012. Continuité Parler d'élite implique avant tout une durée dans le temps, une continuité. Or, ce n'est pas le cas en Tunisie. Nos sportifs d'élite sont souvent, et dans la majeure partie des cas, les «invités de dernière minute», soit parce que la préparation ne se fait pas régulièrement (faute de moyens !), soit parce que les objectifs ne sont pas fixés d'avance par la tutelle ou par les fédérations. Dans les deux cas, on est obligé d'agir dans plusieurs directions, souvent sans succès, mais surtout avec des moyens financiers importants. Jamais une structure n'a été mise sur pied pour définir l'élite, son rôle, ses critères, ses besoins, son apport, ses enjeux ; parce qu'on s'arrête à l'immédiat, alors que la tâche exige le suivi, la planification, l'organisation et la disponibilité aussi bien des athlètes eux-mêmes que de leur encadrement. Pas de miracle ! L'élite nécessite une action autonome, différente des autres actions en faveur de la masse sportive. De par ses exigences, ses rapports avec l'environnement, ses qualités propres et ses objectifs, l'élite ne peut jamais prétendre à des succès miraculeux, seul le travail paye. L'élite doit avoir un caractère permanent, c'est-à-dire évoluer dans un cadre durable, seul moyen d'effectuer des contrôles rigoureux, de tirer les enseignements et planifier pour l'avenir. Or, rarement les bilans sont établis, ce qui entraîne souvent une approche des problèmes très approximative et, par conséquent, il est impossible de fixer des orientations claires. Action en faveur des athlètes A la direction de l'élite, on devrait à notre avis nouer des actions en faveur des athlètes et de leur environnement. Il s'agira en gros de faire le suivi précis des athlètes, résoudre leurs problèmes. C'est un rôle qui facilitera la tâche des autorités en vue d'appliquer les programmes. A ce propos, le temps n'est plus aux programmes tracés unilatéralement par les fédérations. Il faudrait une symbiose entre toutes les parties prenantes, athlètes compris. Le CIO n'a-t-il pas mis en place une commission des athlètes, réunissant des champions, pour défendre et apporter une contribution à la progression du sport mondial? Pour le moment, notre élite nationale n'est représentée que par… Oussama Mellouli. C'est trop peu, pour ambitionner d'avoir des médailles olympiques en 2012, surtout que nos boxeurs, nos judokas et nos sprinteurs n'ont guère les qualités pour monter sur le podium olympique.