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Un destin unique, une voix hors norme
Nostalgie, nostalgie Hassiba Rochdy (dernière partie)
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 07 - 2011

• Une Tunisienne au pays de l'oncle Sam
Aux Etats-Unis d'Amérique, Hassiba Rochdy a fait la connaissance du grand poète libanais Bichara El Khouri, alias «Al Akhtal assaghir» lors d'un gala organisé par la diaspora libanaise aux States.
Le grand poète libanais a offert à Hassiba Rochdy un poème «Adhabani qalbi» (Mon cœur m'a torturé).
Mais elle n'allait pas s'éterniser si loin du pays natal dont elle avait de plus en plus la nostalgie. Hassiba abandonna tout là-bas, y compris un restaurant portant son nom situé à Brooklyn. Elle transita par Paris où elle fit connaissance de Hamadi Boujemaâ qui lui demanda de passer des documents secrets du Parti destourien à quelques-uns parmi ses membres au Caire (Dr Habib Thameur).
Mission accomplie, les précieuses lettres parvenaient entre les mains de Brahim Toubel, Taïeb Slim…
Hassiba élut domicile dans une villa située tout près de celle de la diva Oum Kalthoum. Sayed Chatta, qui allait s'installer à Tunis, la présenta au directeur de Radio Le Caire. Mais pour être acceptée, elle devait être auditionnée par un jury composé de Oum Kalthoum et Riadh Sombati. Elle présenta à leur intention une chanson tunisienne. Et ce n'était pour elle qu'un jeu d'enfant de passer cet examen avec succès.
A partir de là, chaque semaine à 21h30, la Radio du Caire lui réservait un concert hebdomadaire. Elle entama également une série de galas à Hadiket El Andalos où elle fredonnait entre autres des compositions d'Ahmed Abdelkader, considéré en ce temps-là comme l'un des meilleurs chanteurs-compositeurs en Egypte (entre 1929 et 1940).
Les jaloux
Comme cela arrive souvent, le succès fulgurant qu'elle ne doit en fait à personne allait lui créer des inimitiés puis une franche et farouche hostilité, notamment de la part du Syndicat des artistes égyptiens. Dans sa plainte portée à la tutelle, celui-ci écrivait entre autres : «Cette chanteuse étrangère est venue ici manger notre pain». Cela se passe finalement de tout commentaire.
Fière et très orgueilleuse, Hassiba a compris qu'on ne voulait plus d'elle au pays des Pharaons. Quelques heures avant son concert radio hebdomadaire, on l'informait par téléphone qu'elle n'avait pas besoin de se déplacer au siège de Radio Le Caire parce que son concert était annulé. En effet, un discours très important allait être diffusé au même moment.
A 21h30, il n'y avait en fait ni discours ni concert!
L'artiste tunisienne reçut même une interdiction émanant du ministère des Affaires étrangères contre tout concert qu'elle organiserait sans autorisation.
Place au cinéma
Très demandée, elle allait se rabattre sur le 7e art, jouant le rôle principal dans 4 films égyptiens.
1) Hob (amour) réalisé par Abdelaziz Hassine en 1948, avec Férid Chawky et Mohsen Sarhane, dans lequel elle a chanté deux tubes tunisiens «Yelli dhalemni» d'Ali Riahi et «Lamouni elli gharou méni» de Hédi Jouini.
2°) Tarik échouk (le chemin des épines) produit en 1950 et réalisé et joué par Hussein Sadky
3°) Dimaâ fi Sahra (du sang au Sahara), réalisé par un cinéaste italien, avec Imed Hamdi, Husseïn Riadh, Séraj Mounir et Ibrahim Omrane.
4°) Entikam el habib (la vengeance de l'amant) avec Yahia Chahine, Samia Gamel, Férid Chawky et Séraj Mounir. Une production de la société Ali Jabri en 1952 avec Jean Frantescho à la réalisation.
Outre les films égyptiens, Hassiba Rochdy joua dans nombreux films tunisiens dont J'ha de Jacques Baratier, avec Omar Sharif, Gabriel Jabou, Zohra Feïza, la danseuse Zina, et Claudia Cardinale.
La première du film eut lieu au festival de Cannes en 1958, où J'ha obtint le Prix du jury pour son originalité poétique et la qualité exceptionnelle des dialogues.
Khlifa lagrâa (Khlifa le teigneux) de Hamouda Ben Hlima avec Rached Khémis, Wafa Salem, Mouna Nourreddine, Raja Lajimi et Mohamed Kouka. Production RTT/Satpec 1968.
Al Moutamarred (le rebelle) de Omar Khlifi avec Habib Chaâri, Tahar Haouas, Samira Ahmed, Zohra Feïza et Mohamed Lassoued. Production‑: les films Omar Khlifi 1968.
Tahta matar et kharif (sous la pluie de l'automne) de Ahmed El Kéchine, avec Chedly Bel Haj, Khadija Jhinaoui, Habib Chaâri et Fethia Hammami. Production Satpec et Ahmed Kéchine 1969.
Le retour
Puis l'heure du retour à la patrie sonna. Son époux a été son premier promoteur.
Elle reprit dans une première phase ses chansons orientales longtemps fredonnées en Egypte avant que, à la demande de si Mustapha Bouchoucha, le directeur musical de la Radio, elle ne chante plutôt que de nouveaux morceaux 100% tunisiens.
Au registre des poètes et paroliers qui ont écrit pour Hassiba Rochdy, on peut citer : Abderrazak Karabaka, Mahmoud Bourguiba, Hédi Laâbidi, Belhassen Chedly. Elle chanta aussi l'éternel poème d'Aboul Kacem Chebbi Idha éhaabou yaoumen arada el hayet, avant que cet hymne à la vie digne ne soit repris par Souad Mohamed sur une musique de Halim Erroumi, père de la cantatrice Majda Erroumi.
Au rayon des compositeurs, nous citerons Hédi Jouini Yelli ayounak fi samaa, Ali Riahi (dont l'éternel ma habitech ou omri ma nheb, Mohamed Triki, Salah Mehdi, Ouanès Kraïem…
C'est une véritable geste que représente le parcours personnel et artistique de Hassiba Rochdy.
Séduisante, mesurée, généreuse, patriote et sacrifiant tout pour sa seule destinée, la chanson, elle a laissé une trace indélébile au ciel des arts tunisiens.
Un véritable dinosaure du chant. Un destin hors pair. Une voix hors norme.


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