Après moult tentatives de la part des pro-Gueddafi pour reprendre le contrôle du poste frontalier stratégique Wazen-Dhéhiba, durant ces derniers mois et les revers successifs essuyés à chaque fois devant des rebelles décidés à ne pas lâcher prise, ils ont fini par abdiquer, semble-t-il, et quitter Jbel Nafoussa pour aller défendre la capitale. C'est la raison pour laquelle la situation est calme actuellement. Le trafic routier se poursuit en toute sécurité, dans les deux sens. «Je suis de la ville de Zentène. J'ai rendez-vous avec un chirurgien à Sfax. La vie a repris son cours normal dans la majorité des villes et villages de Jebel El Gharbi. Le seul problème demeure le manque de carburant. J'ai acheté 20 litres d'essence à 50 D. Pour ce qui est des fruits et légumes, pourtant importés, ils sont moins chers qu'ici, croyez-moi», nous dit Abdallah Ben Néji. «Les rebelles contrôlent tout de ce côté, et en même temps, ils sont en train de mettre la main sur les villes de Ghériane et Sormane. L'étau se resserre ainsi autour de Tripoli, dernier bastion du régime Gueddafi. A Dhéhiba, les réfugiés libyens sont assez bien pris en charge. Ils ne manquent de rien», nous dit M. Kilani Ben Aissa, membre de l'Afar, qui ajoute: «Hier, un convoi d'une vingtaine de camions semi-remorques transportant des marchandises et des containers dont la cargaison n'est pas identifiée et portant des banderoles sur lesquelles est écrit «Dons pour la ville de Zaouia», a franchi la frontière. La provenance de cette caravane reste inconnue ; peut-être le port de Zarzis ; peut-être la ville de Sfax». Sur la frontière, la vigilance est toujours de mise, naturellement. Et plusieurs troupes de l'Armée tunisienne ont été envoyées à Ras Jédir où la situation reste énigmatique et explosive à tout moment, dans la mesure où les forces loyalistes qui se trouvent dans le no man's land, du côté libyen, sont enclavées par les insurgés qui pourraient surgir de Bou Kemmache.Contrairement au poste Wazen-Dhéhiba, tout était bloqué à Ras Jédir, hier matin.