Le trafic routier au poste frontalier de Ras Jedir est pratiquement inexistant. La frontière n'est, pourtant, pas fermée . Les agents de la douane, les policiers et les forces de l'armée sont sur les lieux du travail . Quelques voitures attendent dans le parking, mais les couloirs sont complètement vides dans les deux directions. Les combats récents qui se sont produits et qui se poursuivent dans la ville de Zaouia et d'autres localités côtières y sont pour quelque chose, puisque les répercussions sur l'activité, au point de passage, sont manifestes. "L'autoroute entre la ville de Zaouia et Ras Jedir est bloquée par les insurgés qui veulent priver les partisans de Gueddafi de l'approvisionnement en produits alimentaires et en carburant", expliquent les uns ."Ce sont plutôt les troupes de Gueddafi qui contrôlent toujours le poste, du côté libyen et qui interdisent le passage aux personnes qui n'ont pas encore atteint 50 ans", répliquent d'autres . Cela n'empêche que "les défections des officiels et les fuites se poursuivent presque quotidiennement, par voie maritime et à travers des pistes sahariennes. Une fois en Tunisie, ils se livrent à l'armée et demandent refuge", assure Messaoud, un berger dans les alentours de Ras Jedir, mais qui suit les événements de très près, jour et nuit. Par contre, la circulation est dense du côté de Dhehiba . Le poste frontalier Wazen-Dhehiba, contrôlé par les rebelles, connaît une activité intense. Des arrivées, en grand nombre, en provenance des villes côtières, à l'ouest de Tripoli et des départs de véhicules chargés de marchandises vers les villes de Jbel El Gharbi, sans oublier les ambulances qui évacuent, de temps à autre, les blessés tombés dans les derniers affrontements, vers les hôpitaux et les cliniques tunisiens, animent la zone à longueur de journée. Dhaou MAATOUG