Les deux postes frontaliers du sud du pays, Ras Jédir et Dhéhiba, sont, désormais, ouverts, sans interruption , dans les deux sens. Le drapeau tricolore de l'indépendance flotte, ici et là, côté libyen, et les thouars gèrent les entrées et les sorties avec savoir-faire. La situation est calme. Aucun incident n'est survenu sur les lieux, depuis la libération de Tripoli. Les visages ne sont plus crispés comme avant. La veille de l'Aïd, nombreuses sont les familles libyennes qui avaient pris d'assaut les rayons des magasins, dans les villes du sud, pour faire leurs emplettes avant de rentrer en Libye pour fêter l'Aïd. Même les stations-service ont été vidées en quelques heures et une pénurie de carburant a été ressentie à Ben Guerdane, Zarzis et Djerba . Dans l'autre direction , un nombre beaucoup plus réduit de passagers composé essentiellement d'organisations humanitaires , journalistes, blessés, ONG… a franchi la frontière à travers les deux postes, vers la Tunisie. Pour leur part, les réfugiés qui , pour une raison ou une autre, étaient contraints de passer la fête de l'Aïd en Tunisie, n'ont pas été marginalisés. Bien au contraire, les associations de bienfaisance ainsi que les habitants du sud n'ont ménagé aucun effort pour leur permettre de célébrer la fête comme il se doit. "Sincèrement, je ne trouve pas les mots pour qualifier et remercier nos frères Tunisiens pour ce qu'ils ont fait pour nous. Même, nos petits ont été choyés et gâtés. Nous serons à vie reconnaissants envers ce brave peuple", nous confie Om Boubaker. Ses deux petites filles Isrâa et Tesnime disent qu'elles ont des copines et ne veulent plus rentrer en Libye. Dans la ville de Ben Guerdane, réputée être le fief des pro-Gueddafi , des représentants des rebelles assez modérés circulent en ville et essaient de convaincre pacifiquement leurs frères-ennemis de rentrer au pays et rendre les armes. Ils leur promettent, en contrepartie, paix et sécurité .