La demande en matière d'énergie pour la consommation aussi bien domestique qu'industrielle ne cesse d'augmenter, alors que les ressources locales sont en régression continue, et ce déséquilibre devrait se poursuivre au cours des années à venir. Compte tenu de l'extension du tissu urbain, de l'amélioration du niveau de vie des citoyens et du développement du tissu industriel, la demande est en accroissement continu. L'importation demeure nécessaire pour pouvoir satisfaire cette demande. Les cours des hydrocarbures sur le marché mondial connaissent, quant à eux, des fluctuations à la hausse qui mettent à rude épreuve le budget national. Certes, un plan solaire a été mis en place il y a quelque temps pour recourir davantage à l'énergie renouvelable et réduire un tant soit peu le recours aux énergies fossiles. Des projets ont été définis au profit de la consommation domestique et celle de l'entreprise, qui est encouragée à produire de l'énergie électrique en recourant à des solutions, telles que la biomasse, la cogénération et l'énergie solaire, pour satisfaire leur besoin et vendre le reste à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz. Ce plan solaire a trouvé, comme on sait, un soutien de la part des Européens qui sont disposés à engager leur secteur privé dans des actions de partenariat allant dans ce sens. Une proportion négligeable Notre pays demeure dépendant de l'étranger en matière d'énergie. En comparaison avec l'année 2008, l'année 2009 a été caractérisée par une stabilité au niveau de la production des ressources énergétiques primaires. La régression des quantités des hydrocarbures a été de 6,2%, mais a été compensée par une production en gaz naturel qui a augmenté de 22,8% grâce aux champs situés au Sud et ceux de Miskar et Chergui. La demande en énergie primaire a été marquée, elle aussi, par une stabilité en 2009 avec une consommation totale de l'ordre de 7.947 mille tonnes équivalent pétrole (tep) contre 7.901 mille tep l'année précédente. La consommation en gaz naturel a augmenté de 5%, contre une diminution de l'utilisation des ressources pétrolières de 3,8%. Mais le recours aux énergies renouvelables ne semble pas, lui, avoir convaincu les consommateurs. La répartition de la consommation par ressources d'énergie montre que les hydrocarbures occupent une part de 55%, contre 45% pour le gaz naturel et seulement 0,2% pour les énergies renouvelables. L'option de la " maîtrise " La tendance est à la maîtrise de l'énergie. Des textes juridiques existent et l'encouragent. Ainsi, les entreprises opérant dans le secteur de l'industrie et des services – qui autoproduisent l'électricité par cogénération et celles qui utilisent les énergies renouvelables – ont été autorisées à vendre l'excédent à la Steg. Parmi les actions qui devraient se poursuivre au cours de la prochaine période, celle qui concerne la rationalisation de la consommation de l'énergie par l'audit énergétique obligatoire et périodique pour les grands consommateurs. " Des contrats-programmes ont été également conclus avec les entreprises opérant dans différents secteurs comme l'industrie, le transport, l'habitat et les services et ont eu des effets bénéfiques", souligne un responsable à l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie. En effet, en 2009 déjà, il a été procédé à la réalisation de 156 audits énergétiques et à la signature de 102 contrats-programmes. Au cours de l'année indiquée, les projets de cogénération ont permis l'exploitation de 10 mégawatts supplémentaires pour porter la capacité totale des stations de cogénération à 26.5 mégawatts. Les entreprises ont également bénéficié de l'assistance technique nécessaire en vue d'atteindre des objectifs qui avaient été fixés et qui consistent à installer des stations de cogénération d'une capacité de 70 mégawatts à la fin de 2011. Le programme de maîtrise de l'énergie consiste également à continuer d'encourager certains comportements du consommateur, particulier ou entreprise : utilisation des lampes économiques, recours aux stations de diagnostic des moteurs des véhicules, choix des réfrigérateurs et des climatiseurs en fonction de leur efficacité énergétique, respect des critères d'efficacité thermique dans la construction des nouveaux bâtiments… Un intérêt est également accordé à l'énergie éolienne, ce qui se traduit par l'installation d'hélices dans des zones appropriées. En 2009, il a été possible d'exploiter, grâce aux stations en activité, 35 mégawatts supplémentaires, portant la capacité totale à 55 mégawatts. Et il est prévu d'atteindre le chiffre de 120 mégawatts supplémentaires en 2011. Par ailleurs, le chauffe-eau solaire a connu un développement sensible dans le cadre d'un programme incitatif pour le secteur de l'habitat. Des subventions ont été ainsi accordées pour acquérir ces chauffe-eau. Des crédits avantageux, remboursés dans le cadre de la facture de la Steg, ont été également mis à la disposition des citoyens intéressés. Mais des progrès restent à faire.