Bonne nouvelle pour les amateurs de world music. En effet, le festival des musiques traditionnelles “Mûsîqât” aura lieu du 30 septembre au 8 octobre à Ennejma Ezzahra. Les détails du programme sont en voie de finalisation, alors qu'on annonce une forte présence asiatique et africaine pour ce festival qui fera également la part belle aux expressions musicales d'Europe et d'Amérique. Sans oublier une participation tunisienne traditionnellement brillante. Cette manifestation, née en 2006, a su s'imposer comme un événement marquant sur la scène nationale et attire un nombre grandissant de spectateurs. L'édition de cette année cherche, comme d'habitude, la diversité des spectacles et des cultures musicales. Elle nous fait voyager à travers divers styles de musique et nous fait vivre des sonorités venues de l'autre bout du monde. La Tunisie vit depuis quelques mois des moments historiques, merveilleux, mais cherche encore son équilibre. Mûsîqât est également à la recherche d'un nouvel équilibre. Le premier équilibre à trouver est entre musiques traditionnelles et musiques néo-traditionnelles. Contrairement à ce qui peut paraître, la différence entre ces deux catégories n'est pas une question de nuances et ne se limite pas à un aspect formel. Même si elles sont difficiles à cerner, ces deux catégories se distinguent par la nature de leurs musiciens, par leurs repères esthétiques, par les modalités de leur production, et sans aucun doute, par leur public-cible. Ces deux aspects des musiques traditionnelles forment le principal défi que Mûsîqât doit gagner. En cherchant à promouvoir des musiques comme le "Mjarrad" de Sidi Bou Saïd, en tenant à faire découvrir des instruments rares, comme "l'arghûl" égyptien, ou des cultures musicales aussi éloignées — géographiquement et esthétiquement — que celle des "Fakhirs" de Ghorbanga, Mûsîqât 2011 prend des risques… Mais, Mûsîqât mise sur son public : un public ouvert, avide de moments intenses, et curieux… Mûsîqât 2011 expérimente également. Mis à part le palais Ennejma Ezzahra et sa cour intérieure, lieu de toutes les rencontres, cette session voudrait s'ouvrir à un public encore plus large et fidéliser encore plus de gens. Deux nouveaux endroits ont été programmés pour cette édition : l'Acropolium de Carthage et le Théâtre de la Ville de Tunis. On a également l'intention d'intégrer d'autres espaces pour les prochaines éditions. Mais « s'ouvrir » c'est aussi un risque. Pour s'adresser, dans le cadre d'une même manifestation, à un public restreint, extrêmement rattaché à l'originalité, et un public large, cible favorite de la «popular music », c'est un deuxième défi qui se présente, et un deuxième équilibre à trouver. Mûsîqât semble prendre un nouveau chemin dans cette nouvelle Tunisie.
Voici le programme :
-Vendredi 30 septembre au Palais Ennejma Ezzahra : Mjarrad de la "Isâwiyya" de Sidi Bou Saïd - Tunisie -Samedi 1er octobre au Palais Ennejma Ezzahra:David Pino & Gabriel Expósito – Espagne -Dimanche 2 octobre au Palais Ennejma Ezzahra:Troupe nationale égyptienne - Egypte - Lundi 3 octobre au Palais Ennejma Ezzahra: Les Fakhirs de Ghorbanga - Bengale / Inde du Nord -Mardi 4 octobre Au Palais Ennejma Ezzahra : Erkan Ogur & Derya Turkan – Turquie -Mercredi 5 octobre au Palais Ennejma Ezzahra: Weiner Tschuschenkapelle – Autriche -Jeudi 6 octobre au Palais Ennejma Ezzahra : Azam Ali & Niyaz – Iran -Vendredi 7 octobre au Palais Ennejma Ezzahra: Fatoumata Diawara – Mali -Vendredi 7 octobre au Théâtre Municipal de Tunis: Troupe nationale égyptienne – -Samedi 8 octobre à l'Acropolium de Carthage : Ibrahim Ferrer Jr. & La Latin cubain Group