Durant les 23 ans du règne de Ben Ali, quand il s'agissait de rencontres internationales à organiser sous nos cieux, le gouvernement sautait sur l'occasion, non pas pour servir la cause du pays, mais plutôt pour soigner l'image du régime auprès des institutions internationales. Ainsi, il n'y avait aucune liberté ni marge de manœuvre pour le secteur privé ou bien pour les universités afin de contribuer à la mise en place d'un débat scientifique autour des solutions à apporter aux problèmes socioéconomiques qui ralentissent le développement de la Tunisie. Mais après la révolution, la situation a changé : le secteur universitaire privé, en tout cas, a commencé à annoncer la couleur à travers l'organisation de rencontres scientifiques pour offrir d'autres alternatives au débat politique. Entre études empiriques, publications scientifiques, visions d'éminents experts et brainstorming: bonjour les débats ! C'est dans cet esprit que l'Ecole centrale de droit et gestion (CentraleDG), filiale de l'Université centrale de Tunis, organise, en partenariat avec le Laboratoire d'économie et finance appliquée de l'IHEC Carthage (LEFA) et le Centre d'études en macroéconomie et finance internationale (Cemafi International), sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, «La première rencontre internationale méditerranéenne» intitulée: «Nouveau enjeux, nouvelles perspectives économiques et sociales pour les pays de la rive sud de la Méditerranée», et ce, à Hammamet-Sud, du 29 septembre au 1er octobre. Entre 120 et 150 contributions scientifiques Selon les organisateurs de la manifestation, «le thème du colloque porte sur les enjeux, les perspectives économiques et sociales pour les pays du sud de la Méditerranée, dans le contexte des mouvements de révolte populaire et sociale […]. Or il est clair que la crise économique a été le facteur-clé du mouvement de révolte et de révolution dans le monde arabe. L'effondrement brutal des économies arabes non rentières (puis de celles rentières), dû à la crise, a brisé le pacte social tacite qui caractérisait la Tunisie, l'Egypte et la Libye, et qui est encore le modèle dominant d'autres pays (Jordanie, Maroc, Syrie, pays du Golfe, etc.)». A noter que 250 participants sont attendus, originaires de différents pays, et entre 120 et 150 contributions (articles scientifiques) seront collectées. La thématique principale de ce colloque se décline en six chapitres majeurs : 1- Développement économique et disparités régionales. 2- Développement durable et développement régional. 3- Inégalité, pauvreté et développement économique. -4 Marché du travail. 5- Economie de la connaissance et productivité. 6- Gouvernance et développement économique. Renforcer l'échange entre les deux rives Le président de l'Université de Carthage nous confie‑: «L'Université encourage ce genre de manifestations qui mettent en collaboration les universités publiques et leurs homologues du privé. D'ailleurs, de tels colloques permettent une ouverture sur les laboratoires de recherche de la rive nord de la Méditerranée. Ce genre de rencontres scientifiques permet de cerner les stratégies économiques à tracer entre les deux rives pour relever les défis qui nous attendent suite aux mouvements révolutionnaires dans les pays de la rive sud. Nous sommes très fiers de ce genre d'initiatives que nous encourageons amplement». Cette rencontre de trois jours aura comme objectifs, primo : «approfondir la thématique (de ce colloque) dans son lien avec l'application pratique et les politiques économiques de développement» et, secundo, «renforcer l'échange entre les travaux de recherche sur les nouvelles perspectives économiques et sociales pour les pays de la Méditerranée dans le contexte actuel des mouvements de révolte populaire et sociale». Voilà une initiative à saluer et à encourager !