«Je m'exprime, je participe, je vote», tel est l'intitulé de l'animation culturelle organisée par l'Isie (l'Instance supérieure indépendante pour les élections), hier après-midi, au Palais des congrès de Tunis et qui vient célébrer ce jour historique que tous les Tunisiens s'apprêtent à vivre aujourd'hui. Un événement qui a vu la participation d'un bon nombre d'artistes qui ont choisi de s'exprimer chacun à sa manière. Les illustrateurs et bédéistes du collectif de BD, également auteurs de «Koumik» paru récemment, étaient de la partie. Chakib Daoud, Seif Eddine Nechi, Selmen Nahdi, Nidhal Gharriani, Willis From Tunis, Noha Hbaieb, Skander Beldi, Adnen Akrimi, Anis Mahrsi, Hassen Saies alias Zinga, Jawhar Dridi et Jihène Charrad ont, de leur côté, choisi le dessin pour signer à plusieurs mains, un support blanc renvoyant à la nouvelle page blanche de notre histoire. «Et si ça foire, on ne peut pas blâmer le mec d'en haut» (en référence à la caricature de Ben Ali), nous dit le petit personnage de Nidhal Ghariani ou «Le vote qui n'est pas dans l'urne est bon à jeter», lance «Bouchkara», le personnage d'Anis Mahrsi. Mais il semble que ces illustrateurs ne soient pas les seuls à avoir mis la main à la pâte, une main mystérieuse est passée après eux, effaçant et collant du papier blanc sur les répliques et autres dessins qui lui ont semblé pas politiquement corrects, voire immoraux? Une action à laquelle les caricaturistes concernés, à savoir Selmen Nahdi alias Selmen Arts, Nidhal Ghariani alias eRevolution, ont répondu à leur manière, crayons à la main en inscrivant 404. Une manière subtile de dénoncer cette grossière ombre de la censure qui a plané sur les têtes de leurs personnages, mais qui ne cachait pas, pour autant, leur indignation. Nos dessinateurs se sont certes exprimés mais certains ont trouvé bon de passer après eux ! Entre-temps, des chanteurs et autres musiciens à l'instar de Yasser Jradi, Sami Dorbez et le jeune luthiste Seif Eddine Mhenni ont défilé sur scène pour nous offrir chacun un programme musical dédié à cet acte citoyen. Sami Dorbez nous a offert du Sheikh Imam, Mhenni nous a joué, entre autres, du Kassabji (Mes souvenirs) et Jradi a préparé un programme multilingue pour se faire entendre par tous les convives (pas vraiment nombreux). «Malgré des circonstances pas vraiment évidentes, l'Isie s'en est bien sortie et a fait du bon boulot», affirme ce dernier et d'ajouter: «Je suis optimiste quant à ces élections, je suis sûr qu'il y aura un maximum de représentativité ». Espérons-le ! Mais finalement le dernier mot reviendra aux urnes.