Le championnat qui s'ouvre cet après-midi ne devrait pas échapper à l'un des membres du «Big four». Entre l'EST, l'ESS, le CA et le CSS, la lutte s'annonce acharnée, passionnante. Tous les ans, à pareille époque, c'est la même histoire, même si la reprise du championnat de la Ligue 1 a été retardée en raison des élections et des éliminatoires qualificatives pour l'équipe de Tunisie à la phase finale de la CAN 2012. On étudie scrupuleusement les effectifs des seize clubs de l'élite pour évaluer les chances des uns et des autres. Qui est parti? Qui est arrivé? Depuis quelques saisons, on en arrive toujours au même constat: la Ligue 1 s'appauvrit. Les clubs n'ont plus d'argent pour retenir leurs meilleurs éléments ou recruter des joueurs nationaux ou étrangers de haut niveau. Du coup, les joueurs qui quittent le pays semblent toujours meilleurs que ceux qui y reviennent ou y débarquent pour la première fois. Reste à espérer que le championnat 2011-2012 sera plus spectaculaire et plus riche en buts et en promesses techniques que le précédent, avec notamment le retour du public. Reste aussi à espérer qu'il accouchera d'un champion aussi séduisant que l'Espérance. Que des équipes comme le CA, le CSS, le ST ou le CAB conservent leurs préceptes de jeu offensif et, pourquoi pas, incitent d'autres à les imiter. Et que le suspense pour le titre, les places de la Ligue des champions et la coupe de la CAF atteigne des sommets. EST, ESS, CA, CSS: bouteille à l'eau? Honneur au champion en titre. L'Espérance a perdu Ben Hammouda (prêté à l'ESBK), mais il a recruté Khaled Mouelhi et l'attaquant Yannick N'djeng. Sur le papier, et dans la dynamique de son fantastique doublé de la saison dernière, l'EST se propose en sérieux candidat à sa propre succession. Mais le club de Bab Souika jouera aussi la finale de la Ligue des champions face au WAC avec la débauche d'énergie physique et mentale que cela implique. Saura-t-elle gérer le cumul des épreuves? Depuis l'EST, aucune équipe n'a réussi à conserver son titre. Ni le CA, ni le CSS, ni l'ESS. L'Etoile sera le concurrent number one du champion sortant. D'abord parce qu'elle a simplifié son «circuit» de décision. En faisant du manager général Zoubaïer Beya l'unique intermédiaire entre Khaled Ben Sassi et le président Hmaïed. Ensuite, parce que le club a recruté assez tôt les joueurs qu'il souhaitait, Letifi, Mrabet, Hamza et Lahmar, pour équilibrer son effectif. Lui manquent un grand défenseur et un grand attaquant. Ce sera peut-être pour le mercato d'hiver. L'ESS devra se méfier du Club Africain de Faouzi Benzarti, ce dernier a réussi en peu de temps et avec des joueurs inconnus (Ziadi, Ressaïssi, Regueï, Mechergui) à qualifier l'équipe de Bab Jedid en finale de la CAF. Impressionnant. L'arrivée de Jamel Atrous semble avoir propulsé le CA dans une autre dimension. Avec Ifa, Ben Ayoub, Soltani, Dhaouadi, Ezechiel et… Youssef Mouihbi, l'équipe clubiste a assez d'atouts pour jouer les premiers rôles cette saison. Reste à savoir si Faouzi Benzarti saura assembler les pièces de son puzzle et si l'audace et l'enthousiasme des recrues épousent l'expérience et la sagesse qu'apportaient les vieux Dhaouadi et Mouihbi. Le CSS se pose aussi des questions : comment faire aussi bien que la saison dernière avec un groupe amoindri? Compliqué. Après ces dernières saisons blanches, le club a viré Nabil Kouki et décidé de repartir avec l'école allemande, Reinhard Stumpf, et une politique axée sur la jeunesse et les économies budgétaires. Les dirigeants sfaxiens ont décidé d'arrêter les frais. Ils ont vendu Mrabet et Hamza Younès à l'ESS. Pour les remplacer ? Seul Kasdaoui a été recruté ! Mais il reste Hammami, Haddad, Rouid, Sylla. Pas si mal. ST, CAB, ASM et CSHL à l'affût Ils ont de bonnes têtes d'outsiders. D'équipes capables du meilleur comme du pire. Le ST a souvent tutoyé les sommets, ces dernières saisons, avant de rentrer dans les rangs. Il a réussi à conserver Tej et Iheb M'sakni. Mais les arrivées de Ben Dhifallah, Oussama Sellami (ex-CA) et Mehdi Ouertani (CAB) devraient lui offrir ce supplément de créativité qui lui a tant fait défaut l'an passé. Le CAB a conservé son effectif de la saison dernière avec deux atouts supplémentaires: Hassen Bjaoui et Ahmed Harrane. Les Cabistes, en dépit d'un Kanzari «contesté», espèrent faire mieux. L'ASM pour sa part a laissé filer sept attaquants, pendant l'intersaison. Il a eu Missaoui en contrepartie. Les Marsois espèrent faire mieux que la saison dernière. Le jeune entraîneur Nabil Tasco espère redonner une âme et une consistance à une équipe, le CSHL, qui se demande encore comment elle a pu laisser filer Ahmed Harrane. OB : gare à la chute ! On n'ira pas jusqu'à prétendre que l'OB, l'ESHS, l'ASG et l'ESZ éprouveront les pires difficultés pour se maintenir. Mais on ne jurera pas non plus qu'ils connaîtront un championnat sans encombre. Après tout, ce ne serait pas la première fois ces dernières années (à part la saison dernière) qu'un vieil habitué de la Ligue 1 (USM, OB, ASM) dégringole à l'étage inférieur. Enfin, les promus, l'ESBK et l'USM, devraient faire une bonne entame pour confirmer leur très bonne préparation pendant l'intersaison.