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Après la pluie... l'Aïd !
Le mouton, les inondations et la Bourse
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 11 - 2011

L'Aïd El Kébir est là. En pareille occasion, les familles qui célèbrent la fête du sacrifice du mouton, et même les autres, ne parlent que des emplettes, des prix du mouton pratiqués aux points de vente spontanés et autres rahbas, ou ceux relevant de la société nationale «Ellouhoum», ou encore dans le cadre des échanges de bons procédés entre proches ou amis d'éleveurs particuliers d'ovins. Cette année, l'ambiance est différente : de nombreuses familles sont en proie aux eaux de crues des fleuves et oueds, comme Medjerda. Elles ont été déplacées de leurs gîtes vers des refuges de fortune ou recueillies par des proches, en attendant que la situation redevienne normale.
Les pluies diluviennes, qui sont tombées ces derniers jours sur la plupart des régions tunisiennes, ont provoqué d'importants dégâts, y compris humains. Pour les préparatifs de l'Aïd, le cœur n'y est pas toujours. Sur Facebook, les internautes, nombreux, ont relayé ces derniers jours les appels des services de la Protection civile pour que les habitants des régions de l'ouest du pays et même de certains quartiers du Grand-Tunis, comme l'Ariana et La Manouba, redoublent de vigilance et, si nécessaire, quittent les lieux menacés par la montée des eaux et leur ruissellement vers les zones de dépression.
Ailleurs, dans les rahbas agréées pour la vente des moutons, les bêtes étaient plutôt rares ces derniers jours. La pluie et les inondations, jusqu'à il y a peu, avaient coupé de nombreuses routes nationales et régionales. Ce qui décourageait les éleveurs et les revendeurs de sortir leurs bêtes de leurs enclos ou de courir le risque de leur faire faire le périlleux voyage.
Salah, emmitouflé dans sa Kachabia, est originaire de Siliana. Il niche chez un de ses cousins du côté de l'Ariana. Cela fait un bon bout de temps qu'il est à Tunis. «J'ai acheté ces moutons depuis quelques mois, je m'en suis occupé, je les ai engraissés pour les vendre à l'occasion de l'Aïd», confie-t-il. Pour lui, cette année, l'ambiance est plutôt morose. «Les gens sont occupés à d'autres choses, ils ont tous des problèmes d'argent, les bêtes ne trouvent pas facilement preneurs», se plaint-il. Pour lui, ce ne sont pas les prix qui dissuadent les acheteurs : «Nos prix sont raisonnables comme d'habitude; en plus, le mouton de l'Aïd est sacré pour le Tunisien qui emprunte de l'argent, s'il le faut, pour en acheter et faire plaisir à ses enfants», enchaîne-t-il, maussade.
Deux jeunes femmes s'arrêtent devant le troupeau et scrutent les animaux avant de demander le prix de quelques spécimens relativement de petite taille. L'une d'elles lance à Salah : «Ayez pitié des modestes gens : à ce prix-là, 420 dinars, personne ne pourra fêter l'Aïd». Salah ne se laisse pas démonter : «C'est à prendre ou à laisser; moi aussi j'ai dépensé pour prendre soin de ces animaux, le foin n'est pas donné, leur nourriture est un véritable investissement; en plus, on vous amène les bêtes jusque devant chez vous, que voulez-vous de plus». Les deux dames tournent les talons et s'en vont chercher leur bonheur ailleurs. «Nous allons avec mon mari jeter un coup d'œil du côté des hypermarchés qui vendent le mouton de l'Aïd, bien que je préfère acheter dans les rahbas, où l'ambiance est très particulière, animée par les tractations sur les prix entre les revendeurs et les acheteurs : on dirait une bourse des moutons. Cela donne un goût particulier à cette fête qui est, pour nous musulmans, sacrée», surenchérit Ahlam, maman de deux jeunes enfants.
Bétail tunisien et l'offre dépasse la demande
En cette année de révolution et de difficultés économiques et sociales, l'Aïd a pris du retard chez nombre de familles, les préparatifs ont été lents. «Jusqu'à ce jour, nous n'avons presque pas recueilli de réclamations», précisait-on, cependant, à l'Organisation de défense des consommateurs à trois jours de la fête.
Rappelons que les autorités de tutelle ont mis les bouchées doubles en ajoutant 70 mille têtes d'ovin par rapport à l'année écoulée, soit 900 mille têtes fournies par le ministère de l'Agriculture. «Du bétail exclusivement tunisien, il n'y a pas eu d'importation», souligne M. Ahmed Mathlouthi, directeur au ministère du Commerce. Le consommateur tunisien n'a aucune raison de s'inquiéter, puisque, dans ces conditions, l'offre dépasse la demande, comme on l'affirme du côté des autorités de tutelle.
On se souvient encore d'une récente déclaration du ministre du Commerce qui a parlé d'une offre devant satisfaire les deux marchés tunisien et libyen. C'était avant la libération de la Libye. Du mouton, il y en aura donc eu suffisamment pour la consommation locale. Question prix, ils ont été régulés grâce à l'offre de la société Ellouhoum, où des prix de référence sont appliqués. Ces prix ont été fixés en fonction de trois catégories de poids (plus de 65 kg, entre 40 et 65 kg, et moins de 40 kg) et se situent entre 5d700 et 6d300. Et en comparaison avec les prix de l'an dernier, «l'augmentation est minime, cent millimes, pas plus, sur le prix de chaque catégorie», assure-t-on du côté de l'Organisation de défense du consommateur.
Ces points de vente sont intéressants, mais ils font chaque année l'objet d'une grande affluence, qui décourage les consommateurs peu enclins au coude à coude. Depuis le 3 novembre, et durant 3 jours, la société «Ellouhoum» a mis en vente 10 mille ovins aux prix de référence pré-indiqués, dans son point de vente d'El Ouardia. Les prix sont libres ailleurs, mais le consommateur a déjà une idée de la marge des prix raisonnables et ne se laissera sûrement pas leurrer. Avec l'accalmie du ciel qui a suivi, les moutons de l'Aïd ont fait leur apparition en nombre dans les rahbas et les quartiers pour égayer cet Aïd El Idha que nous fêtons aujourd'hui.


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