Cent cinquante personnes parmi les familles des jeunes Tunisiens prisonniers ou disparus en Irak ont organisé, hier, un sit-in, devant le siège du ministère des Affaires étrangères afin de demander leur rapatriement vers la Tunisie. Mme Halima Khaldi Aissa, secrétaire générale de l'Association des familles des prisonniers tunisiens en Irak, a affirmé que l'association exhorte les autorités tunisiennes à rapatrier les jeunes Tunisiens prisonniers en Irak vers la Tunisie et à rechercher les personnes portées disparues dans les prisons irakiennes connues ou secrètes. Elle a indiqué que plus de cent personnes parmi les prisonniers sont inscrites auprès de l'association et que 25 autres ont eu des contacts avec leurs familles depuis les prisons irakiennes, précisant que plus de mille personnes demeurent introuvables. Le nouveau gouvernement tunisien, a-t-elle dit, devra accorder une attention particulière à ces jeunes afin de régulariser leur situation et de leur permettre de bénéficier de l'amnistie générale, voire récupérer leurs dépouilles. Dans une déclaration à l'agence TAP, M. Fakher Trigui, vice-président de l'Association et père du jeune Tunisien Yosri Triki, a affirmé que le président du mouvement «Ennahdha», Rached Ghannouchi, s'est engagé, au cours d'une rencontre avec les membres de l'Association, à dépêcher une délégation tunisienne en Irak et à coordonner les efforts entre les gouvernements tunisien et irakien afin d'accélérer les procédures de libération de son fils détenu. La délégation tunisienne qui se rendra en Irak, a-t-il ajouté, s'emploiera également à enquêter sur plus de 70 Tunisiens dont le sort est jusqu'à maintenant inconnu. Le jeune Tunisien Yosri Triki est accusé par la justice irakienne d'appartenance au réseau «Al-Qaida», de participation aux attentats ayant ciblé les mausolées de Ali Al Hedi et de Hassan Askari, et de meurtre de la correspondante de la chaîne «Al-Arabia», Attouar Bahjet. Plusieurs sources estiment que les accusations adressées contre le jeune Yosri Triki sont montées de toutes pièces et que ses aveux ont été extorqués sous la torture.