Amsterdam (Reuters)— Le gouvernement soudanais refuse de coopérer avec la justice internationale et protège deux suspects recherchés pour crimes de guerre au Darfour, affirme le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Dans un document, Luis Moreno-Ocampo demande à la CPI de prendre officiellement note du fait que les autorités soudanaises refusent de coopérer pour remettre à la justice internationale Ahmad Haroun et Ali Kouchaïb, contre lesquels des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. C'est la première fois que le procureur dépose une telle demande contre un gouvernement accusé de non-coopération avec la justice internationale. La requête sera examinée par une chambre d'instruction de la CPI. «Le gouvernement soudanais continue de commettre des crimes, d'aider et de protéger des personnes recherchées par la Cour, de harceler toutes les personnes considérées comme favorables à la justice», précise-t-il dans sa demande. «Aucune mesure n'a été prise pour arrêter Ahmad Haroun et Ali Kouchaïb, alors que les mandats d'arrêt ont été lancés en 2007.» Haroun, ministre d'Etat chargé des Affaires humanitaires, doit répondre de 42 chefs d'inculpation, Kouchaïb de 50. Un mandat d'arrêt a également été lancé en mars 2009 contre le Président soudanais Omar Hassan Al Bachir pour crimes de guerre au Darfour, province occidentale du pays plongée dans la guerre civile depuis 2003.