La Cour pénale internationale (CPI) va demander au Conseil de sécurité de l'ONU d'intervenir auprès du Soudan, qui refuse d'arrêter un ancien ministre et un chef de guerre contre lesquels elle a délivré des mandats d'arrêt, a-t-elle annoncé hier. "Après avoir pris toutes les mesures possibles pour s'assurer de la coopération de la République du Soudan, la Chambre a conclu que la République du Soudan ne remplit pas ses obligations de coopération", a indiqué la CPI dans une décision rendue mardi. Dans la décision, signée par trois juges, la CPI demande au greffe d'informer le Conseil de sécurité de l'ONU du manque de coopération du Soudan "afin que le Conseil de sécurité prenne toute action qu'il jugera appropriée". "Le Conseil de sécurité est investi du pouvoir de prendre toute action en rapport avec le manque de coopération du Soudan avec la Cour", a ajouté la CPI dans sa décision. Les mandats délivrés en avril 2007 contre Ahmed Haroun, ancien ministre soudanais des Affaires humanitaires, actuellement gouverneur, et le chef de la milice pro-gouvernementale janjawid, Ali Kosheib recensent une liste de 51 «crimes contre l'humanité et crimes de guerre» commis dans la région du Darfour. Selon l'ONU, la guerre civile au Darfour a fait 300.000 morts et 2,7 millions de déplacés. Khartoum parle de 10.000 morts. Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait demandé le 19 avril aux juges de la Cour pénale internationale d'émettre une «constatation de non-coopération» contre le gouvernement soudanais et de soumettre la question au Conseil de sécurité de l'ONU.