• Le régime accepte l'envoi d'observateurs mais réclame l'annulation des sanctions prises récemment par l'organisation panarabe DAMAS (AP) — Damas a «répondu positivement» à la demande de la Ligue arabe pour l'envoi d'observateurs en Syrie, mais réclame l'annulation des sanctions prises récemment par l'organisation pan-arabe, a annoncé hier le ministère syrien des Affaires étrangères. Selon un porte-parole du ministère, Jihad Makdissi, le chef de la diplomatie syrienne Walid Al-Moallem «a répondu positivement» à la requête de Ligue arabe, dans une lettre adressée dimanche soir à son secrétaire général Nabil Elaraby. «Nous attendons la réponse de la Ligue arabe, et que toutes les décisions prises par la Ligue en absence de la Syrie soient annulées», a ajouté M. Makdissi. La Ligue arabe a adopté le 27 novembre des sanctions sans précédent contre la Syrie pour tenter d'amener ce pays à mettre fin à huit mois de répression meurtrière des manifestations contre le régime. Damas a dénoncé ce qu'il considère comme une trahison de la solidarité arabe. Les mesures comprennent notamment la suspension de toutes les transactions avec la Banque centrale syrienne et du financement de projets en Syrie. Dix-neuf dignitaires du régime — mais pas le président Bachar Al-Assad — se sont par ailleurs vus signifier une interdiction de déplacement dans les pays de la Ligue. Les 22 membres de l'organisation pan-arabe avaient donné jusqu'à dimanche au président Bachar Al-Assad pour répondre à son plan, qui appelait à l'envoi d'observateurs chargés de vérifier la fin de la répression contre les manifestants. Ils avaient également menacé Damas d'impliquer les Nations unies dans la crise. Mais le régime n'a pas mis fin à la répression du soulèvement, qui a fait plus de 4.000 morts depuis mars selon une estimation des Nations unies. Selon des militants des droits de l'Homme, les forces de sécurité syrienne ont fait au moins sept morts lundi, pour la plupart dans la province de Homs (centre). Désertion d'agents de la police secrète • Une dizaine de moukhabarat font défection à Idlib, 280 km au Nord-Ouest de Damas, près de la frontière turque BEYROUTH (Reuters) — Une dizaine d'agents des moukhabarat, la police secrète syrienne, ont fait défection dans la nuit de samedi à dimanche à Idlib, 280 km au Nord-Ouest de Damas, près de la frontière turque, rapporte l'opposition. C'est la première fois depuis le début des troubles en mars dernier qu'un nombre aussi important de membres des forces spéciales, pilier du régime de Bachar Al Assad, changent de camp, a-t-on précisé de même source. Des fusillades ont éclaté lorsque les transfuges ont quitté les locaux des services de renseignement de l'armée de l'air en pleine nuit. Une dizaine de morts et de blessés ont été signalés dans les deux camps. Selon un opposant sur place, la fuite des agents de la police secrète d'Idlib a été planifiée et facilitée par des déserteurs venus de la région voisine du Djebel Al Zaouya. Des véhicules blindés ont été engagés dans les combats et les tirs ont duré jusqu'à l'aube, a-t-il ajouté.