Le chômage d'un grand nombre de diplômés de l'enseignement supérieur s'explique par le fait que certaines spécialités enseignées à l'université sont à faible employabilité et ne préparent pas du tout à l'insertion sur le marché du travail. Cette réalité amère a conduit l'ancienne équipe au sein du ministère de l'Education à engager une réflexion sur les changements à apporter au système actuel de l'éducation afin de consolider les matières de dextérité et d'éducation technique au sein des établissements primaires et des collèges et d'encourager ainsi les élèves à suivre un cycle d'enseignement technique au collège et au lycée, ce qui leur permettrait de pouvoir choisir, au supérieur, une filière à forte employabilité. La commission de l'orientation scolaire chargée de la question a préparé un projet qui sera présenté à la nouvelle équipe et qui comporte une série de recommandations relatives au développement et à la généralisation de l'enseignement technique dans les collèges. Une des conclusions auxquelles elle a abouti: la matière d'éducation technique doit devenir une matière importante en cinquième et sixième année primaire. En septième année de base, deux heures par semaine doivent être consacrées à cette matière qui doit inclure dans son programme les schémas, les symboles, les dessins techniques… Par ailleurs, la commission a proposé de développer l'enseignement des activités manuelles, à l'instar du bricolage, du montage, du démontage et de l'informatique dans les établissements primaires et les collèges, outre l'organisation d'une journée portes ouvertes afin que les enfants étudiant en cinquième et sixième année primaire puisent découvrir les métiers d'électricien, de mécanicien, de boulanger… «Les enfants fuient l'enseignement technique et professionnel, souligne un membre de la commission de l'orientation scolaire. Or l'enseignement professionnel ne ressemble pas à celui d'antan. Il a été valorisé. Nous devons initier les enfants à s'intéresser à la culture professionnelle. La commission a proposé qu'une journée portes ouvertes sur les métiers soit organisée au sein des établissements primaires afin d'inciter les enfants à s'intéresser à ce type de métier. Les parents qui les exercent sont appelés à venir expliciter aux enfants ce qu'ils font ». L'initiation aux matières de dextérité doit préparer à l'enseignement technique au collège. La commission a proposé qu'à la fin du primaire, l'élève puisse choisir de suivre soit un enseignement normal, soit un cycle d'enseignement technique au collège. Le programme de la section technique au collège pourrait inclure, entre autres, l'enseignement de la robotique, du dessin assisté par ordinateur, la réalisation de schémas techniques, la fabrication de pièces, le montage, le démontage, la commande à distance... A la fin de l'année, chaque élève pourra présenter un projet technique. Les élèves, qui ont opté pour la section technique, peuvent plus tard choisir de passer le baccalauréat technologique subdivisé en trois grandes spécialités: sciences et technologies industrielles, sciences et technologies de l'information et de la communication et sciences et technologies de la gestion. «Il ne s'agit que d'un simple projet. Il doit être discuté avec les ministères de l'Enseignement supérieur et celui de la Formation professionnelle et de l'Emploi», a relevé le membre de la commission de l'orientation scolaire. Après le Bac technologique, le bachelier peut alors opter soit pour une filière scientifique, soit pour une filière technologique, préparer un BTS dans un centre de formation professionnelle ou parachever sa formation dans une entreprise et être opérationnel quelques mois plus tard. «Pour sortir de la crise du chômage, il faut diversifier l'enseignement proposé aux élèves en développant notamment l'enseignement technique dans les collèges et les établissements secondaires afin de préparer les élèves à une spécialisation. Pour cela, nous sommes appelés à réviser profondément notre système d'orientation scolaire», conclut le membre de la commission de l'orientation scolaire.