Plans de jeu, style de l'équipe et choix des joueurs, le sélectionneur est face à un dur arbitrage L'homme qui a «commencé» sa carrière d'entraîneur principal avec le sélection A, n'est pas sur du velours en ces jours. A quelques moments d'une CAN qu'Ezechiel et ses amis nous ont offerte, Sami Trabelsi est sous les feux des projecteurs. Ses deux derniers matches en Espagne n'ont pas révélé un style plutôt défensif, et en tout cas pas rassurant. Au Gabon et en Guinée équatoriale, Sami Trabelsi va se trouver devant une énième épreuve de vérité. Sobre, sérieux avec une belle carrière d'international, pour ceux qui le défendent, peu influent sur les «stars» de la sélection et à court de grande expérience de sélectionneur, pour ceux qui le critiquent. Sami Trabelsi a choisi de rappeler en nombre les «étrangers» après avoir donné l'impression de vouloir et de devoir compter sur les locaux. Mais par-delà ses choix, c'est la CAN qui confirmera le bien-fondé ou pas de ses choix . Une chose est sûre : les choix sont nombreux. Avantage ou casse-tête ? On ne tardera pas à le savoir. Locaux ou expatriés ? La victoire au CHAN (Soudan) a redoré le blason du joueur local souvent «marginalisé» par rapport aux pros de l'Europe. On doit cette victoire au championnat qu'on qualifie de faible. La victoire de l'EST en Ligue des champions, la finale du CA en coupe de la CAF et la belle ascension du CAB sont autant de points de «bonus» pour les deux M'sakni, Ifa, Traoui, Korbi, Chemmam, Baratli, Chehoudi, Dhaouadi et Darragi. En même temps, pas mal d'expatriés sont dans la souffrance, tels Jomaâ ou Allagui. Est-ce un bon choix et est-ce juste de les appeler ? Encore un sujet à débat. Ifa-Abdennour, Hicheri-Jemal, ou autre ? Ex-stopper de cran, Sami Trabelsi est le mieux placé pour arrêter la paire défensive centrale. Ce double match en Espagne a donné une assurance pour Ifa (nouveau rôle qu'il tient bien) et surtout pour Abdennour, étincelant par son abattage sur les duels. N'oublions pas aussi Walid Hicheri, costaud et très important sur les balles arrêtées, ainsi que Ammar Jemal qui peut piquer à l'axe. Puisse richesse ne pas nuire. Essuie-glaces ou relanceurs? Adepte du 4-2-3-1, Sami Trabelsi a souvent opté pour deux récupérateurs. Ce sont Korbi et Traoui qui ont joui de sa confiance. Mais il y a du nouveau, Korbi traîne ses problèmes avec l'EST et manque de compétition. En même temps, Jamel Saïhi mérite qu'on lui accorde le respect qu'il mérite. Un joueur énergique, mais surtout bon relanceur. Il y a aussi Ragued, toujours généreux et discret. Alors carte régularité et sécurité (Korbi et Traoui) ou carte de relance et de création avec Saïhi? Là aussi, cela dépendra de la philosophie de jeu du sélectionneur. Darragi ou Chikhaoui? Bourré de talent (mais complètement «out» ces derniers mois), Darragi va-t-il être protégé encore une fois par Sami Trabelsi? Il y aura un seul milieu à la fois régisseur et soutien à l'attaquant. Et pour ce rôle, Sami Trabelsi va devoir trancher entre Darragi, Chikhaoui et M'sakni, cela en admettant que M'sakni va être casé à gauche. Là encore, un véritable dilemme. Chikhaoui a plus de métier et de vision, Darragi est plus décisif en tant que finisseur, alors que Iheb M'sakni est un numéro dix naturel. Un ou deux attaquants ? Avec un Dhaouadi mal à l'aise à droite, Trabelsi penserait probablement jouer avec deux «vrais» attaquants. Allagui, pourtant absent de la compétition, est un joueur qui peut relayer l'attaquant de pointe, tout en étant présent dans les 16 mètres. Sinon, ce sera un seul attaquant de pointe à qui on demandera le... Pérou. Jemaâ, monsieur records, et qui est très mal à Auxerre, est parti pour un sprint avec un Chermiti qui aime bouffer les espaces. N'oublions pas aussi Saber Khelifa, auteur de bonnes performances avec Evian. Franchement, nous n'aimerions pas être à la place de Sami Trabelsi ou plutôt si. Richesse nuit rarement.