Dans un rapport récemment publié sur la fréquentation des musées en France, il a été établi que ce sont bien les Français qui battent tous les records quand il s'agit des lieux historiques visités parmi les musées dans le monde. Ce sont 56 millions de Français qui ont visité tout au long de l'année dernière les principaux musées de France. La palme est revenue au musée du Louvre, à Paris, ancienne résidence royale par excellence. Il est immédiatement suivi du château royal de Versailles, dû à la volonté du Roi-Soleil, Louis XIV. Il a reçu la visite de six millions de visiteurs. Tous ces records confortent bien la réputation, ô combien flatteuse, de la capitale française comme Ville lumière et capitale mondiale de la culture universelle. Tout cela nous amène à nous interroger sur ce qu'on a fait chez nous pour la culture et sur la place qui est la sienne dans la conjoncture politique actuelle. Combien de Tunisiens ont visité le musée du Bardo ou en ont entendu parler? Pourtant, il est réputé pour sa riche collection de mosaïques, la plus importante de l'Antiquité. Serait-ce que la culture ou du moins ce qui touche au patrimoine phénicien, romain ou byzantin relève de la pure fantaisie qui ne nous concerne plus, ainsi que le prétendent avec force, véhémence et conviction certains esprits mal intentionnés, atteints de sclérose et d'immobilisme, une pathologie assimilée à une incapacité à évoluer ou à s'adapter à une nouvelle situation par refus systématique de la modernité et du progrès?